« Patient Safety ». L’anglais donne le ton sur le programme élaboré par la Confédération suisse. Un bagage linguistique nécessaire pour qui aimerait évoluer comme un poisson dans l’eau au 5e Sommet ministériel mondial sur la sécurité des patients qui se tient les 23 et 24 février 2023 au Centre des congrès de Montreux. Un retour aux affaires pour les décideurs sanitaires, en quelque sorte, puisque le sommet précédent date de 2019, avant la crise du coronavirus. C’était à Djedda. D’abord prévu en 2020, celui de Montreux a donc été repoussé de trois ans. Avant l’Arabie saoudite, il y avait eu Tokyo, Bonn et Londres.
Inutile de dire que « les leçons apprises de la Covid 19 » figurent en bonne place dans les panels mais aussi en séance plénière. Une manière comme une autre d’avouer que nul n’avait anticipé le confinement planétaire pour les raisons que l’on sait. « En 2020, nous n’étions pas préparés du tout », a commenté le chef de l’unité médicale de l’Université du Cap, Mark Mendelson. La base des soignants n’oublie pas l’injustice fondamentale faite à l’obstétricien hongrois Semmelweis au milieu du 19e siècle, l' »inventeur » du lavage de mains salvateur, confiné dans un asile de fous par ses supérieurs viennois jaloux. Longtemps après, parce que ces derniers ne voulurent pas reconnaître tout de suite la découverte, des dizaines de milliers de femmes mouraient encore en couches.
La vérité absolue n’existe pas en médecine, a été jusqu’à affirmer tel participant, tandis que tel autre dénonçait entre les lignes l’autoritarisme des politiques mus par des motivations souvent fort différentes, d’ordre éminemment électoral. Le 24, entourés de leurs états-majors, les ministres, Président de la Confédération en tête, tiendront des discours bien appuyés. Puissent leurs certitudes se muer alors en davantage de modestie.