Patrimoine ferroviaire historique, Zurich et Lausanne, deux régions, deux sensibilités opposées


PAR CHRISTIAN CAMPICHE

Sans des expédients publicitaires, la presse serait morte. Ces “trucs” consistent en des suppléments de toute sorte, horlogers, immobiliers, touristiques. Autrefois, il s’agissait d’un pis-aller déprécié, même si ces suppléments étaient réalisés en partie par des journalistes professionnels. Lesquels devaient mettre provisoirement leur fierté, surtout leur déontologie, en berne. Aujourd’hui, l’évolution est telle que ces attrape-pub ont pris le dessus même en termes de qualité du contenu. Au point que les textes n’ont parfois rien à envier à la partie consacrée à l’actualité, le cœur du journal, si vous voulez.

Un exemple est fourni par le dernier supplément du journal le “Temps”. On y lit des articles signés par Christophe Passer et Boris Engelson, des vieux de la vieille du journalisme. Dans son style inénarrable, Engelson se paie même la poire du Salon du livre de Genève, un exercice auquel la rédaction huppée du quotidien genevois n’oserait pas songer. Une interview très intéressante parue dans ce numéro du “Journal de l’Immobilier” est celle d’une membre de la direction de CFF Immobilier, un groupe qui anime la Suisse industrielle du fait des innombrables gratte-ciel qui constellent désormais les périphéries des villes, le long de la voie ferrée.

Que dit par exemple Mme Susanne Zenker? “Nous voulons que le patrimoine ferroviaire historique vive. Cela signifie que nous en prenons soin, tout en l’adaptant aux exigences de notre époque. Le ‘Werkstadt Zürich‘, situé sur le site des anciens ateliers CFF à Zurich-Altstetten, en est un parfait exemple.” Et la responsable d’enchaîner sur une symbolique de collaboration urbanistique entre les CFF et la ville.

La question qui vient immédiatement à l’esprit est la suivante: cette cohabitation harmonieuse entre la régie et une métropole, pourquoi n’a-t-elle pas fonctionné à Lausanne? La destruction des anciennes halles aux locomotives (photo Frédérique Vouga: 15 février 2016, les pelleteuses entrent en action), sacrifiée à l’édification d’un musée, hante encore les esprits. Et pourtant cette bâtisse historique était classée au patrimoine. Pourquoi le respect n’a-t-il pas prévalu? Quelle est la sensibilité architecturale des édiles dans le canton de Vaud?

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Un commentaire à “Patrimoine ferroviaire historique, Zurich et Lausanne, deux régions, deux sensibilités opposées”

  1. Dominique Michel 6 avril 2023 at 17:06 #

    Dans une coproduction des CFF, de la Confédération, du Canton et de la Ville de Lausanne, il fallait le faire et ils ont réussi: La gare de Lausanne est la seule gare de cette importance sans station de taxi.

    Quand à leur Pôle muséal climatisé s’il-vous-plait Plateforme 10, il y a encore plus de béton qu’avant. Comme ça au moins le ratiboisement de la seule colline aux orchidées de Suisse pour la transformer en ciment prend tout son sens.

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