Pologne, Hongrie, Slovaquie et Bulgarie continuent d’interdire l’importation de céréales ukrainiennes, tout en autorisant leur transit sous condition. Ces céréales avaient inondé leurs marchés, la réexportation de ces denrées par la voie terrestre s’étant avérée coûteuse et complexe. La route habituelle par navire reste limitée, en dépit de l’accord sur les céréales. Bruxelles veut autoriser des restrictions temporaires des importations pour débloquer la situation.
Ce sont surtout les grands groupes étrangers qui profitent de la vente des céréales ukrainiennes, déplore János Zila, du think-tank proche du Fidesz Alapjogokért Központ, dans le quotidien hongrois Magyar Nemzet :
«Une analyse du think-tank Oakland Institut présente les dix plus grandes entreprises qui possèdent des surfaces agricoles en Ukraine : parmi celles-ci, deux sont basées aux Etats-Unis et une est saoudienne. … Après 2014, les actionnaires américains, britanniques, allemands, français, néerlandais et tchèques ont fait leur apparition. Les entreprises agricoles ukrainiennes de taille petite à moyenne se retrouvent ainsi contraintes de cultiver des surfaces de plus en plus restreintes, et n’ont quasiment pas accès aux subventions. … Une majorité des ventes en Europe ne profite donc pas à la population ukrainienne, mais aux grands investisseurs occidentaux et aux oligarques corrompus.»