Perdu dans la nature, il était une fois un algorithme.
Lâché par quelque tête soumise, vers un hypothétique port d’attache.
Chaque belle inspiration saurait apprivoiser tel retranchement,
Mais pas cet algorithme.
Car à trop bien piéger les individualités, les cataloguant,
Avec lui des chaînes invisibles s’étaient forgées.
Modélisant une abnégation labellisée, fondant de nouvelles normes,
Draguant la multitude tout en la singularisant, prétendument.
Mais le désire-t-elle vraiment.
L’invention pure rimant avec saine divagation,
Aussi distincte qu’une empreinte digitale, à jamais imprévisible.
Le génie humain ne survivant au court terme,
Qu’ignorant les avatars, les recettes homologuées.
Perdu dans la nature oui, mais annihilé par elle, l’artifice silencieux !
La nature ? Anticorps absolu, garant d’une évolution
Ne remontant pas qu’aux sources premières de la survie,
Mais l’incarnant plus durablement que telle méthode dite nouvelle,
Rendue obsolète au prochain tournant.
Santo Cappon, 2023
