Quand le rail se met au vert


PAR GÉRARD BLANC

Il ne faut pas rêver. Ce n’est pas aujourd’hui ni demain que le matériel roulant des compagnies de chemin de fer sera porteur de panneaux photovoltaïques qui serviront à propulser les locomotives, mais qui sait, un jour peut-être …

En attendant les compagnies nationales s’activent pour produire elles-mêmes une bonne partie de leur consommation d’électricité, pour exemple, celles de la Suisse et de la France, à savoir les CFF et la SNCF.

En France : Le mardi 6 juillet 2023, Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, a réuni la presse pour annoncer en grande pompe que la compagnie nationale française allait devenir le plus grand producteur d’énergie renouvelable de l’Hexagone. C’est un juste retour des choses si l’on considère que la SNCF consomme 80% de son énergie en électricité pour faire circuler quotidiennement 15’000 trains, et se place ainsi comme le premier consommateur industriel national.

A noter que la SNCF est aussi le second plus grand propriétaire foncier français. Elle dispose de 1000 hectares de surfaces aptes à accueillir des panneaux photovoltaïques 1000 MWc (mégawatt crête) d’ici à 2030. On peut comparer cette production à celle d’un réacteur nucléaire.

On s’en doute, les lieux les premiers équipés de panneaux photovoltaïques seront les toitures des bâtiments et les ombrières des parkings, mais l’originalité sera l’utilisation de panneaux longitudinaux et verticaux le long des voies non circulées qui représentent aujourd’hui environ 7000 kilomètres. La SNCF devrait être autosuffisante d’ici à 2050.

L’investissement pour la première phase a été évalué à un milliard d’euros, étalé sur 10 à 15 ans.

En Suisse : Jusqu’alors, 90% du courant servant à la traction du matériel roulant des CFF (photo le Médusé: la gare de Lausanne) provient de l’énergie hydraulique, mais, pour autant, la compagnie ferroviaire helvétique n’a pas attendu pour produire elle-même son électricité. Dès février 2020, elle s’est lancée dans l’installation de panneaux photovoltaïques en commençant par le toit de la centrale convertitrice de Zurich-Seebach, produisant ainsi du courant injecté directement dans le réseau de traction. De nombreux investissements similaires ont eu lieu sur des surfaces de toitures disponibles, sur les quais, les bâtiments ferroviaires ou les gares. Les CFF étudient également la possibilité d’équiper tous les bâtiments existants, plus d’une centaine d’entre eux étant progressivement dotés d’installation PV. Désormais, les CFF prévoient que chaque projet de construction d’un bâtiment, pour autant que les surfaces s’y prêtent, sera automatiquement équipé d’installations photovoltaïques.

Plus encore: Les CFF disposent d’un potentiel éolien qui, dans certains cas, pourrait permettre une exploitation sous forme d’injection directe dans le réseau de courant de traction. Mais pour la production d’énergie d’origine éolienne, les CFF estiment que le potentiel se situe plutôt dans le domaine des petites installations performantes.

Je pars

Tags: , , , , ,

Laisser un commentaire

Les commentaires sous pseudonyme ne seront pas acceptés sur la Méduse, veuillez utiliser votre vrai nom.

Mentions légales - Autorenrechte

Les droits d'utilisation des textes sur www.lameduse.ch restent propriété des auteurs, à moins qu'il n'en soit fait mention autrement. Les textes ne peuvent pas être copiés ou utilisés à des fins commerciales sans l'assentiment des auteurs.

Die Autorenrechte an den Texten auf www.lameduse.ch liegen bei den Autoren, falls dies nicht anders vermerkt ist. Die Texte dûrfen ohne die ausdrûckliche Zustimmung der Autoren nicht kopiert oder fûr kommerzielle Zwecke gebraucht werden.