Pérou, une fondamentaliste à la Condition féminine


PAR PIERRE ROTTET

Le Pérou s’est une nouvelle fois illustré de la pire des manières en nommant ce week-end à la présidence de la Commission du congrès pour l’Education un congressiste qui approuve le mariage de gamines mineures, ainsi qu’une congressiste à la tête de la condition de la femme, une congressiste convaincue que «Dieu a créé l’homme pour être le roi». Ainsi que le professait Josemaría Escrivá, fondateur de l’Opus, misogyne et raciste, canonisé par Jean-Paul II le 6 octobre 2002.

Ainsi donc les intrus du congrès péruvien, hermétiques à la volonté de la population péruvienne, sourds aux cris de cette derrière qui exige «que se vayan todos», autrement dit le congrès, la pseudo-présidente Boluarte et le gouvernement illégitime, creusent inexorablement le virage ultra-conservateur du pays.

Sous l’impulsion du maire de Lima d’extrême-droite, ponte de l’influente secte de l’Opus Dei au Pérou, notamment, avec quelques alliés politiquement proches de lui ou partenaires contre nature, prétendument d’une gauche dénaturée, le Pérou s’enfonce dans le chaos et le ridicule, avec un régime autocratique qui prend peu à peu des allures de dictature. Cela avec le soutien des forces armées, à l’abri des poursuites pour leurs crimes, avec le soutien de ce que le Pérou compte de cliques à tous les niveaux des institutions, délinquants voire criminels en cols blancs.

José Maria Balcazar, nouveau mentor de la Commission de l’Education, s’est récemment distingué au congrès en s’abstenant de s’exprimer contre le mariage infantile de mineures. Gamines de 11 ans comprises. Aujourd’hui encore au Pérou, une enfant de 14 ans peut se marier sans le consentement des parents. Durant ces dix dernières années, le Pérou a enregistré plus de 5’000 mariages infantiles selon des statistiques du registre national d’identification et d’Etat civil (RENIEC).

Lors de discussions préliminaires, en juillet dernier, le président de la Commission de l’Education, élu ce week-end par le congrès, a jeté la consternation et causé l’indignation en se prononçant avec moult arguments en faveur de l’union de mineurs. Celui qui préside désormais l’orientation de l’Education au niveau national pour deux législatures, a justifié sa décision en arguant de «la maturité plus précoce des jeunes gamines en ce qui concerne les relations sexuelles».

Quant à la désormais présidente de la Commission de la femme, Milagros Jáuregui (photo DR), fondamentaliste religieuse dans l’ombre de l’opusien Rafael Aliaga, maire de Lima, elle considère ni plus ni moins que «Dieu a créé l’homme pour être le roi ».

Ainsi cette fondamentaliste qu’aucun taliban ne renierait, présidera, elle aussi durant deux législatures, la Commission de la femme péruvienne. Pour elle, « Dieu a créé l’homme pour être le roi et prophète. Il en a fait le prêtre, le guide spirituel dans sa maison. Telle est la mission que Dieu a donnée à l’homme. Aucune femme, assure-t-elle, n’a le droit de revendiquer autre chose que la place que Dieu lui a consentie».

Il lui appartiendra désormais de défendre, promouvoir les politiques publiques pour la défense et la promotion de la femme, filles et adolescentes péruviennes notamment, victimes par milliers des violences domestiques, de la pauvreté, des inégalités.

Avec 33 millions d’habitants, le Pérou a enregistré 136 féminicides en 2022. Ce chiffre est considéré comme étant bien inférieur à la réalité. L’Organisation mondiale de la santé, plaçait en 2021 le Pérou à la troisième place mondiale des pays où les femmes de 15 à 49 ans subissent le plus de violences sexuelles.

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