Le Prix annuel pour la Protection des journalistes attribué à la Cellule Norbert Zongo basée au Burkina


Le journalisme devient de plus en plus difficile en Afrique de l’Ouest et au Sahel, constate la Press Emblem Campaign (PEC). L’ONG basée à Genève a remis lundi 25 septembre 2023 à la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest, basée au Burkina (), le Prix annuel pour la Protection des Journalistes. Le communiqué de la PEC dans son intégralité:

Du Burkina Faso au Mali, en passant par le Niger, les journalistes sont confrontés à des conditions de travail extrêmement précaires. Les violations des droits humains et la mauvaise gouvernance donnent lieu à une instabilité chronique avec le retour notamment des régimes militaires, l’insurrection des groupes djihadistes et les soubresauts liés au départ des Français et à l’influence de la Russie.

Dans ce contexte, informer coûte que coûte, tel est le but de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest, basée au Burkina (http://www.cenozo.org). La Press Emblem Campaign (PEC) a décidé de la récompenser pour son travail en lui décernant ce lundi à Genève le Prix annuel pour la Protection des Journalistes.

«Cette journée du 25 septembre 2023 pose un jalon important dans notre quête continue de protection et de défense des journalistes qui opèrent en Afrique de l’Ouest, particulièrement au cœur des régions du Sahel, une zone confrontée à d’énormes défis en matière de sécurité et de liberté de la presse. Le prix que nous recevons de la Press EmblemCampaign (PEC) témoigne de la reconnaissance internationale du travail acharné et courageux que nos journalistes entreprennent chaque jour pour apporter la vérité», a déclaré lors de la cérémonie au Club suisse de la presse le coordonnateur de CENOZO Arnaud Ouédraogo.

«Nos confrères et consœurs au Sahel sont confrontés à des conditions de travail extrêmement précaires. Nonobstant la fragilité des structures économiques des médias, les journalistes mettent leur vie en jeu pour enquêter sur la corruption, les abus de pouvoir et les violations des droits de l’homme. Ils bravent les menaces constantes pour assurer que la vérité ne soit pas étouffée», a-t-il ajouté.

Il y a un mois, la CENOZO a publié, avec d’autres organisations œuvrant dans la région au profit de la liberté de la presse, un appel à la protection des journalistes et des médias au Niger. Quelques mois plus tôt, elle en a fait de même en ce qui concerne le Burkina Faso. Précédemment, c’était au Mali qu’elle a tiré la sonnette d’alarme.

«La région est secouée par de multiples crises, l’insurrection djihadiste, le changement climatique, les coups d’État militaires. Ces dernières années, plusieurs pays du Sahel ont connu des putschs: c’est le cas du Niger, où le  le 26 juillet dernier, le général Abdourahamane Tiani a renversé le président Mohamed Bazoum, élu deux ans plus tôt, mais aussi du Burkina Faso (deux coups d’État en 2022), de la Guinée (en 2021) et du Mali (en 2020 et 2021)», a souligné le président de la PEC Blaise Lempen en condamnant toutes les atteintes à la liberté de la presse qui ont marqué ces événements.

Il y a près de 20 ans, la PEC a été créée à Genève pour renforcer la protection des journalistes dans les zones de conflit. «Nous continuons et continuerons de militer pour une convention internationale qui offre une plus grande sécurité juridique à tous les acteurs sur le terrain. Il reste beaucoup à faire, alors que des conflits prolongés perdurent, et que d’autres surgissent», a déclaré Blaise Lempen.

Fondée en 2014, la CENOZO a pour objectifs de contribuer au renforcement des capacités des journalistes d’investigation ouest-africains à travers des formations, du soutien financier et technique dans divers domaines tels que la corruption, le crime organisé, la mauvaise gouvernance, les violations des droits humains et l’environnement. Elle apporte un appui financier et éditorial, soutient les journalistes en danger et organise des rencontres.

La PEC remercie vivement les membres du comité de la Fondation Jordi qui ont permis de financer le prix PEC cette année à hauteur de 5000 francs. Elle remercie aussi la directrice du Club suisse de la presse Isabelle Falconnier qui a rendu possible cet événement.

Photo pec de gauche à droite Blaise Lempen, président PEC, Arnaud Ouédraogo, coordonnateur de la CENOZO, Luis Lema, membre du comité de la Fondation Jordi, journaliste au “Temps”

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