PAR CHRISTIAN CAMPICHE
Le roux devrait-il remplacer le rouge sur le drapeau de la Suisse?
Une grande banque helvétique a l’air de le suggérer dans une publicité publiée dans des journaux à grand tirage où pose une belle femme au port distingué, le regard dans le vague. Elle est rousse.
Une vraie rousse. Ses cheveux ne semblent pas teints car sa peau est parsemée d’éphélides, le terme utilisé dans le dictionnaire pour désigner les taches de rousseur.
« Une banque à l’image de la Suisse », dit la publicité.
La dame de la pub semble perdue dans ses pensées. A quoi pense-t-elle? A la neutralité suisse? Au fait, de quelle couleur est la neutralité? L’actualité mondiale sent le roussi mais tel n’est pas le message de la publicité, du moins peut-on le supposer. La neutralité, par définition, n’a pas de couleur.
Assise et bien droite dans son pull à col roulé… orange, la dame de la pub semble regarder au loin avec une certaine sévérité, voire de la dureté, mais aussi un fond de tristesse.
« Une banque à l’image de la Suisse ».
La mélancolie serait-elle partie intégrante de l’image de ce pays?