Tribune libre – Votations du 9 juin, entre hypocrisie écœurante et inefficacité

Il est de fait que la charge, pour la majorité des familles, des primes de l’assurance-maladie est devenue écrasante. De cela, les autorités fédérales n’ont commencé à se soucier que lorsque la colère populaire est passée de l’audible au ronflant. Il en est résulté concrètement deux initiatives citoyennes qui rencontrent, comme toujours lorsqu’il s’agit de soulager les classes populaires et moyennes, l’hostilité des autorités. Comme d’habitude aussi, la seule réponse du Conseil fédéral et des chambres consiste à faire peur en prédisant un surcoût pour la Confédération de plusieurs milliards. C’est là l’unique argument qui sert à protéger les milieux financiers, envers qui nos édiles peinent de plus en plus à dissimuler leur servilité. Il se double, cette fois-ci, d’une hypocrisie écœurante : les milliards des surcoûts menaceraient de faire vaciller l’économie du pays. 

Que dire alors des milliards octroyés, au détriment du peuple suisse invité à se serrer la ceinture, à l’Ukraine, pays servant de plateforme d’assaut à l’OTAN ? Que dire des sanctions contre une Russie menacée depuis des décennies, qui ne fait que se défendre et que l’on veut faire passer pour l’agresseur ? Sanctions qui participent de l’inflation, qui sont exigées par le pouvoir états-unien, auxquel nos gouvernants s’empressent comme à chaque fois d’obéir. Que dire des F35 outrageusement dispendieux et déjà dépassés ? Ils seront mis à jour, certes, mais au prix de quelques milliards supplémentaires. Que dire des coûts délirants d’une immigration dont on mesurera le péril lorsqu’il sera trop tard ? Que dire des dépenses causées par l’adoption de lois et directives de l’Union européenne, à laquelle les citoyens ont toujours refusé d’appartenir mais dont nous devenons, traités bilatéraux après traités bilatéraux, sournoisement membres ?

Monstrueuse enflure des primes menant à la misère

Les deux initiatives soumises au vote le 9 juin apportent un certain nombre d’arguments intéressants, dont l’idée de faire barrage à l’augmentation des primes dès lors qu’elles atteignent 10 % du revenu. En effet, la monstrueuse enflure des primes, année après année, plonge un nombre de plus en plus important de ménages dans la gêne, puis la précarité, et enfin la misère. Ce qu’aucun organe de presse ne dit à ce sujet, toutefois, est que là est précisément le but du « great reset » de Davos, auquel le gouvernement apporte sa contribution : la paupérisation générale de la population, à l’exception des oligarchies qui, depuis que la finance est devenue le pouvoir, tiennent dans leurs mains les autorités politiques.

S’il entendait vraiment apporter une solution efficace, le Conseil fédéral s’attaquerait au problème majeur : l’assurance maladie entièrement privée. Il est évident que des caisses privées et des caisses qui seraient publiques obéissent à des logiques opposées et rivales. Pour les premières, il s’agit de faire un maximum de profit, pour les secondes, d’établir un équilibre qui serve le bien commun.

Nationaliser les caisses-maladie

La solution existe pourtant, mais elle nécessite une volonté politique authentique soutenue par la force publique : nationaliser l’ensemble des caisses-maladie, sans indemnités aux actionnaires, qui se sont déjà suffisamment gobergés, établir des primes au prorata des revenus et exercer enfin une pression sans faille sur les sociétés pharmaceutiques dont les bénéfices sont gigantesques. Il est illégitime que le contribuable le plus modeste s’acquitte d’une prime du même montant que le contribuable le plus riche. Il ne serait que justice que celui qui a des revenus faibles ne paie que quelques dizaines de francs par mois, que celui qui en a de plus consistants paie cent ou deux cents francs, tandis que le millionnaire paie quelques milliers de francs ou, selon le degré de fortune, quelques centaines de milliers, et le milliardaire quelques millions. Une caisse publique bénéficiant de telles rentrées ne connaîtrait évidemment aucune difficulté financière.

La votation du 9 juin, hélas, est loin du compte. Il reste à soutenir les initiatives, simples palliatifs, mais qui soulageront tout de même les budgets de nombreux ménages.

Oui à l’initiative sur la liberté et l’intégrité physique

Quant aux deux autres objets soumis au peuple, qu’en dire, sinon que la loi sur l’approvisionnement est très technique et nécessite des compétences que je n’ai pas, je préfère donc ne pas me prononcer. A l’initiative sur « la liberté et l’intégrité physique », il convient de répondre oui, ne serait-ce qu’en raison des mensonges de l’époque Covid et d’un pseudo vaccin dont les conséquences sur la santé s’avèrent de jour en jour plus néfastes. Prétendre, comme le font le Conseil fédéral et le Parlement, qu’actuellement « personne ne peut être vacciné s’il n’y a pas consenti » est un sophisme. La situation des non vaccinés par refus ou des vaccinés ayant dû céder aux innombrables pressions (sociales, professionnelles, médiatiques, morales) a été suffisamment pénible et son souvenir est suffisamment présent dans les esprits pour que l’on ne fasse aucune confiance à nos autorités. Accepter l’initiative aidera dans une certaine mesure à dresser une protection supplémentaire bienvenue.

Michel Bugnon-Mordant, essayiste, Fribourg 

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