Famille-fraternité-fratrie (1/3) – Quand j’étais jeune, on disait: Papa, Maman, la bonne et moi

PAR MARTIN DE WAZIERS

Les 3 F de l’union sacrée qui constitue notre patrimoine génétique, que nenni ! De faux amis, c’est le cas de le dire dans ce contexte, qui, pourtant, appellerait à l’harmonie tant espérée ! Famille nous vient du latin familia, ensemble des serviteurs attachés au service d’une maison qui a, par la suite, été modifié dans son acception, ensemble de personnes vivant sous le même toit, puis, par extension, la famille d’aujourdhui… spécialement père, mère et enfants.

Quant j’étais jeune, on disait: Papa, Maman, la bonne et moi ; si le terme médiant est un peu péjoratif, il représentait une présence intégrée à la famille, teinte d’affection malgré le rôle subordonné, d’où l’acception ‘sous le même toit’. Aujourd’hui, il n’y a même plus cet intrus, la 3ème définition est propre, sauf que l’on parle désormais de ‘recomposée’ et, oui, car elle se recompose, suite aux explosions si communes, séparation ou divorce de notre temps.

Beaux-parents, belle-fille, gendre

Beaux-parents, belle-fille, gendre ne s’appliquaient, auparavant qu’aux pièces rapportées sous le même toit venant compléter le panel pour ‘engendrer’, donc perpétuer la lignée familiale. Mais désormais, les ‘beaux’ sont ceux qui viennent jouer les rôles donnés, sans aucune affiliation commune aux deux maîtres des lieux, chef de famille et chef du foyer, si l’on veut bien s’en référer aux anciennes coutumes où chacun des deux chefs a son rôle !

Fraternité nous vient du latin fraternitas, la relation entre frères, ce qui pourrait indiquer un sens génétique et bien, non ! ‘Liberté, égalité, fraternité’, devise de la France, nous éloigne en nous indiquant que le peuple dans son ensemble est lié par la nation, pas le sang, et est, cependant, une fraternité ! Même principe dans les spiritualités de tous genres où les frères (et maintenant frères et sœurs, inclusion oblige) représentent culture ou religion commune.

Talleyrand en parle

Quant à fratrie, c’est un mot grec, ‘phratria’, division politique ou religieuse de la tribu, pas celle que compose la famille mais, par ex., celle du conquérant avec tous les éléments de son équipée ! Faux ami, aussi, ou le besoin de reconnaître, à nouveau, qu’il n’y a pas que le lien du sang pour unir les gens. D’ailleurs, Talleyrand en parle quand on lui dit de regarder cette famille, combien ils s’entendent parfaitement : ils n’ont pas encore hérité ! Sarcasme ?

Non, une réalité ! Il y a trois choses qui ont divisé les familles par le passé : la transmission du vivant ou via l’héritage avec ses jalousies ou suspicions diverses ; le mariage avec son lot de pression financière et de décisions nombreuses à assumer avec deux parties récemment reliées pour un évènement majeur ; et, plus récemment, le retour au bercail de grands enfants obligés de se confiner avec un cercle de proches sans pouvoir en sortir sous aucun prétexte.

Multiples raisons de se chamailler

Multiples raisons de se chamailler, retour à la cour d’école, avec le surveillant qui siffle de temps en temps pour séparer les bagarreurs ou le maître qui use de son autorité pour faire que les élèves se respectent ! Car il s’agit de respect, re-specto, regarder avec insistance pour essayer de comprendre l’autre point de vue, pas l’opposition. On essaie d’inculquer les principes de communication non-violente et comment faire quand le monde est sous stress.

La famille reste une valeur structurante. Il y avait une époque où l’on appelait ceux nés du même couple des germains, mêmes germes ; la seule langue qui ait conservé cette notion est l’espagnol avec hermano et l’extension à la fratrie qui se dit hermanos, tout simplement ! A force de ne pas utiliser la sémantique à sa juste valeur, on mélange les genres, au propre et au figuré ; on ne s’y reconnaît plus et on a basculé dans une communication délétère !

Alors, que doit faire l’humanité pour retrouver sa solidarité si, même au niveau de la famille, on s’écharpe: que ce soit les parents ou les enfants qui se frittent, tout s’effrite, et ce sont des problèmes à n’en plus finir. Peut-on être pèlerins d’espérance dans un monde qui ose bafouer la seule énergie vraiment constructive qu’est l’amour ? Je ne parle pas bisounours, je parle amour inconditionnel, celui qui est à la base de presque toutes les spiritualités !

©Martin de Waziers

Je ne parle pas bisounours, je parle amour inconditionnel. Photo DR

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Un commentaire à “Famille-fraternité-fratrie (1/3) – Quand j’étais jeune, on disait: Papa, Maman, la bonne et moi”

  1. Lionel de Pontbriand 13 janvier 2025 at 19:11 #

    Depuis la permission du mariage pour tous qui sème une confusion des valeurs de la Famille sans repaire et sans règle ethnique du genre, voulue par une société laïque égoïste soi disant progressiste, qui a su ôter la sacralisation du mariage fondée sur les fonds baptismaux des ENFANTS, en empruntant le sacrement du mariage au lieu d’un autre nom bien distinct à savoir une simple union arc-en-ciel, la notion du but du mariage n’est plus protectrice de l’ESPRIT fraternel, solidaire, et divin historique d’un Amour intemporel familial partagé entre Adam et Eve.

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