L’Union européenne ouvre les yeux et sort de sa léthargie. Elle n’a toujours pas réalisé qu’elle est une création américaine (Congrès de la Haye, mai 1948). L’Amérique a changé de conseil d’administration, la nouvelle présidence fait le ménage, elle débarque les directeurs des filiales étrangères qui sont autant de présidents. Les marionnettes tombent de haut.
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Mme Karin Keller-Sutter affirme comprendre le vice-président américain, ce qui rend verts les Verts. «Le soutien exprimé par la présidente de la Confédération n’est pas conforme aux valeurs et principes de la Suisse. Et il nous isole de notre principal partenaire: l’Union européenne», écrivent les écologistes dans un communiqué. Pourquoi pas mais depuis quand les Verts se soucient-ils des échanges économiques, pas forcément écologiques parce que consuméristes par définition? Il en ferait une drôle de tête, leur prophète Ivan Illich.
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L’ombre d’une nouvelle oligarchie plane sur la démocratie américaine, s’alarme la RTS. En fait il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Les chercheurs Martin Gilens, de l’université de Princeton, et Benjamin Page, de l’université Northwestern, le constataient déjà en 2014. Qui dirige les États-Unis?, se demandaient-il alors, concluant qu’au cours des dernières décennies, le système politique de l’Amérique est progressivement passé de la démocratie à l’oligarchie. Pendant la dernière campagne électorale Musk a certes inondé de prébendes son ami Trump. Mais de son côté, Bill Gates a donné 50 millions de dollars à Kamala Harris.
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Le discours de M. Vance attise les fantasmes sur les réseaux sociaux et dans le courrier des lecteurs: l’Europe doit affirmer son indépendance, l’Europe doit se doter d’une armée commune, l’Europe doit se défendre contre les esprits malfaisants, russes, américains, qui l’attaquent de tous les côtés. Pur délire? Relire Jean-François Revel dans son livre « L’obsession anti-américaine », publié chez Plon en 2002:
L’Union européenne n’avance guère vers la réalisation d’un centre unique de décision diplomatique et militaire. C’est un chœur dont chaque membre se prend pour un soliste. Comment, sans unité, pourrait-elle faire contrepoids à l’efficacité de la politique étrangère américaine, alors que, pour esquisser la moindre action, elle doit, au préalable, faire l’unanimité de ses quinze membres? Et que sera-ce quand ils seront vingt-sept, et plus disparates encore qu’aujourd’hui?
Vingt-trois ans ont passé, l’Europe aurait eu le temps de se préparer et démentir la prophétie. Qu’est-ce qui a changé?
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La crise Covid nous a appris au moins une chose: on est toujours le complotiste de quelqu’un. De la même manière que jadis on était toujours le communiste ou le fasciste de quelqu’un. Cet extrait du Journal de Sándor Márai (« Les années d’exil 1949-1967 »):
En parallèle avec le maccarthysme, les Russes simplifient leur propagande: tout comme McCarthy qui conclut de tout individu qui n’est pas d’accord avec lui que c’est un bolchevique, la propagande russe va partout claironnant que ceux qui n’aiment pas le bolchévisme sont des fascistes. Quant à ceux qui n’aiment ni le bolchevisme ni le fascisme, elle déclare qu’ils sont pédérastes. Le monde n’a pas le temps de se soucier des détails, il juge sommairement.
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Toujours Márai, visionnaire en 1951:
L’avenir n’est ni le communisme ni le capitalisme mais l’étatisme et l’industrialisme. (…) Un jour, quelque part du côté des Bermudes, Américains et Soviétiques finiront par se rencontrer. Alors, soit ils se casseront la figure, soit, comme deux adolescents rigolards, ils se prendront par le bras, se promèneront dans le monde, où ils établiront leur empire.
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Dans un dossier d’une dizaine de pages que le journal Le Temps consacre à l’Allemagne à une semaine d’importantes élections, l’article le plus original est celui consacré au réseau ferroviaire. Le correspondant à Berlin fait état d’infrastructures déficientes se traduisant par de nombreux retards de trains. La faute à des investissements à la traîne dans un contexte de privatisation boîteuse. Un très mauvais exemple pour les CFF en proie eux aussi à des ratés. Ou alors ceci expliquerait-il cela?
Christian Campiche
infoméduse ne rate pas le train de l’histoire, qui semble être à l‘heure du soleil, couchant.
Que les Verts verdissent du danger de démocratie est tout à leur honneur. L’épisode KS fait suite au fricotage de Ueli avec Alice et au choix remarqué de Rösti pour Trump, sans omettre l‘écrasant, insupportable, silence de Cassis.
Les autres brillant par leurs „absences“ nous font craindre la prochaine élection de leur prochain pair. Ou aurons-nous la surprise, peu probable, d‘un deus ex machina?
Détail qui n‘a rien à voir:
Netanyhaou a remis en cadeau à Trump un bipper en or, symbole de victoire sur le Hamas et autres Hezbollah, prouvant par là une mainmise totale de les communications depuis des années. Table rase faite, il ne reste „plus„ que l‘Iran et la nouvelle Côte-d’Azur. Ach! Encore ce soleil… couchant…
L’absurde est à l’homme ce que l’eau est au poisson… et pourtant ce serait tellement mieux de vivre en élevant notre conscience plutôt que notre mental! En tous cas merci Christian Campiche de nous faire réfléchir !