Les « bons », les « mauvais »… Toute guerre n’est-elle pas un crime contre l’humanité?
On fait la guerre quand on veut. On la termine quand on peut. (Nicolas Machiavel)
Il n’y a jamais eu de bonne guerre ni de mauvaise paix. (Benjamin Franklin)
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En 2019, Greta Thunberg arpente les rues de Lausanne en tête d’un cortège réunissant des milliers de fans. En 2025, son périple en bateau s’achève piteusement au large de Gaza. Le mot de la fin à Bénédicte dans « 24 Heures ». La dessinatrice croque deux Palestiniens sur la plage, qui regardent l’esquif s’éloigner du rivage. Et cette légende: « Et elle n’a pas réussi non plus à sauver le climat! ».
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A mille lieues d’un chapelet de pays européens parmi lesquels s’infiltre Singapour, la France se classe 80e seulement au classement sécuritaire dans le monde. En Europe, elle est même le 4e pays le moins sûr pour voyager. Une position qui s’explique notamment par « la menace terroriste, qui reste très présente », relève la plate-forme financière HelloSafe, auteure d’un « index de sûreté de voyage ».
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« La Russie a-t-elle tout faux? » Blick énumère les nouvelles sanctions qui « peuvent en finir avec Poutine ». Et si c’était le Blick qui avait « tout faux »? En prenant ses désirs pour des réalités: viser les armateurs battant pavillon allié de la Russie? Avec de graves conséquences pour les Brics: l’Inde à qui l’on coupe le robinet du gaz, etc… Et d’abord cette question: pourquoi ne pas l’avoir fait plus tôt, s’il s’agissait de gagner la guerre au plus vite? Pourquoi ne pas avoir mis le paquet tout de suite, pourquoi avoir attendu les milliers de morts sur terre ukrainienne?
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Connue depuis l’époque romaine, la mine de sel de Praid en Transylvanie est sérieusement menacée par des inondations qui sévissent dans cette région de Roumanie à forte population magyarophone. Le sel qui se déverse dans les cours d’eau avoisinants met en péril l’écosystème. La mine souffrant d’infiltrations d’eau depuis des décennies, les accusations de négligence pleuvent sur les autorités locales. Elu grâce au vote massif des magyarophones, le nouveau président roumain Nicusor Dan promet une enquête sous l’œil attentif de Budapest qui a proposé une aide. Quand elle devient pacifique, la coexistence mérite un coup de chape-eau.
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Accusée par des médias mainstream d’évoluer dans la « réacosphère », la chaîne TVL ne baisse pas les bras après la décision du pouvoir politique de fermer ses comptes bancaires. Elle sonne le tocsin auprès des auditeurs et lance un appel aux dons. Quelle position, la France, au classement de la liberté de la presse?
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Un média épinglé deux fois durant une période déterminée récente par le Conseil de la presse, voilà qui n’est pas courant. C’est pourtant ce qui est arrivé à Léman Bleu. Dans le premier cas, l’instance d’autorégulation du journalisme a jugé que la chaîne genevoise aurait dû permettre à un pékin blessé par la fourche d’un député-agriculteur, de s’exprimer. Dans le deuxième cas, elle donne raison à l’Ecole polytechnique fédérale, mise dans l’embarras suite à une question concernant ses liens avec Israël, mais sortie du contexte précis de l’entretien. La bonne pratique voulant que les avis du CSP soient relayés publiquement par les intéressés, il conviendra d’être attentif. A toute heure du jour… et de la nuit!
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L’actionnaire principal de la société contrôlant le tiroir-caisse de la redevance audiovisuelle nie s’enrichir grâce à la cotisation des Suisses. Cela ne fait ni chaud ni froid au Tessin où « Il Mattino della domenica » tartine allègrement sur les dividendes cossus versés aux membres du conseil d’administration de ladite structure financière. La vengeance est au bout de la plume de l’hebdomadaire populiste: en 2026, le peuple votera sur l’initiative populaire «SSR: 200 francs, ça suffit!», demandant un plafonnement de la redevance. Il ne faudra pas trop compter sur le Tessin pour faire pencher la balance du côté des « non ».
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« Rien que pour SUISA – et donc pour les auteurs et les éditeurs de musique – nous prévoyons une baisse des redevances de droits d’auteur de 12 millions de francs par an si l’initiative «SSR: 200 francs, ça suffit!» était acceptée. Cela correspond à environ 8% des recettes de SUISA provenant des droits d’auteur en Suisse », relève la coopérative musicale dans son rapport de gestion. L’intelligence artificielle n’est pas le seul ennemi mortel des artistes.
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L’espace d’une journée, le journalisme romand a joué son va-tout au Presstival à Bienne. Sous la houlette d’une équipe de jeunes bénévoles enthousiastes, la profession s’est effeuillée en public, offrant ses soucis en pâture au cours d’une cinquantaine d’événements axés sur autant de thématiques. Commentaire d’un participant journaliste: « il y avait malheureusement presque trop de débats de qualité en même temps. (…) Le public était rare (…) C’était un sympathique entre-nous ». Notre suggestion pour le prochain Presstival: organiser un atelier consacré à la démocratie, moribonde elle aussi. Car sans le respect de l’opinion d’autrui, la presse n’est rien.
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Mutinerie à la rédaction de « 24 Heures »? La RTS est la seule à en parler: Trente journalistes ont écrit à la direction pour exprimer leur mécontentement. Le journal n’est plus assez vaudois! Hé, la Julie, au bout du lac! Toujours « assez » genevoise?
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Privée de sa chronique dans « 24 Heures », la journaliste Anna Lieti aurait voulu prendre congé de ses lecteurs. La direction de son journal ne l’a pas entendu de cette oreille. Elle a censuré le texte que cette ancienne star du journalisme « people » avait rédigé, une dissertation pourtant bien inoffensive sur les vertus de l’embrassade. Allez, une petite bise et on oublie tout ça!
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Le service public n’a plus d’émission littéraire mais assure la promotion d’une rappeuse lausannoise qui publie, assure la RTS, un premier roman « percutant et engagé » où il est question de cryptomonnaie et de deal de rue. Cela sent les euphorisants avant le régime minceur!
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Un espace animé où se retrouvent et papotent des marginaux, la foule qui sort du métro, compacte et pressée. Un site stratégique à quelques pas des quais CFF. L’image pittoresque appartient au passé, il n’y a plus ni tables ni bancs en bois devant le McDo de la place de la Gare à Lausanne. Rien qu’une allée proprette. « Des clients se plaignaient des mendiants, devenus trop insistants, il a fallu enlever la structure », lâche une employée de l’établissement. Vite fait bien fait, on est un lieu de restauration rapide ou on ne l’est pas. Photo Le Médusé
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Caroline Olivier-Ruchet (1803-1879) mériterait une rue à son nom. Tel est l’avis formulé par Daniel Maggetti, titulaire de la chaire de littérature romande à l’Université de Lausanne, dans une missive adressée à la conseillère municipale lausannoise Florence Germond. L’auteur vaudois déplore que cette écrivaine soit « trop souvent oubliée au profit de son mari Juste Olivier », le poète et érudit vaudois qui a déjà son avenue à Lausanne. Dans la foulée, Daniel Maggetti suggère d’honorer également la photographe Suzi Pilet (1916-2017) et la femme de lettres Catherine Colomb (1892-1965). La municipalité a-t-elle un projet dans ce sens pour chacune de ces personnes? A cette question posée par infoméduse, Joëlle Moret, déléguée à l’égalité et à la diversité, répond:
Dans le cadre de la féminisation des noms de rues, la Municipalité a à cœur d’agir de concert avec différentes parties prenantes. Le projet est accompagné par un comité consultatif, qui regroupe des historiennes et historiens, des représentantes et représentants de la société civile, ainsi que des collaboratrices et collaborateurs de l’administration communale.
Toutes les propositions reçues, que ce soit de la population, du Conseil Communal, d’associations ou de particuliers sont partagées avec le comité consultatif qui les analyse et réfléchit à leur pertinence en fonction des lieux à (re)nommer. Le comité a bien reçu les propositions intéressantes du professeur Daniel Maggetti mais aucun lieu n’a encore été mis en relation avec ces personnalités.
Elles ne sont toutefois pas oubliées et elles seront rediscutées au sein du comité consultatif lors des prochains échanges sur les nouveaux lieux à renommer, comme les autres propositions reçues.
Il s’agit toujours de faire des choix difficiles entre des parcours de vies, des actions et des engagements forts de toutes ces femmes qui ont fait Lausanne.
On mesure à cette réponse la « chance » qu’ont eue Alice Bailly, Jacqueline Veuve, Lorette Payot et Mère Sofia. Deux places, une terrasse et un parc de Lausanne rappellent leur souvenir désormais.
Christian Campiche