Force de vie (2) – Longévité

PAR MARTIN DE WAZIERS

Bonne année, bonne santé… et surtout la santé, vous rajoutent certains ! Oh que oui, moi, je veux mourir debout, image amusante qui indique que je ne veux pas croupir dans un EHPAD jusqu’à point d’heure, de jour ou d’année. Alors si je vous donne quelques potions magiques, les prendrez-vous pour autant car, si j’ai bien découvert qu’il y a avait des solutions, c’est la volonté qui va faire la différence. N’avons-nous pas tous motivation et ‘en-vie’ d’être valide !

L’espérance de vie n’était que d’une trentaine d’années au 18ème s., montant légèrement au long du 19ème s. jusqu’environ 45 ans avant de partir en flèche pour atteindre 75 fin 20ème. Il est vrai qu’il ne faut pas compter les baisses brutales liées aux divers conflits mondiaux, car ils ne sont que ‘blip’ passager et n’enfreignent pas le ‘trend’ qui poursuit sa lancée, caracole vers 85 actuellement pour les hommes (et 90 pour ces dames), indiquant 100 à la fin 21ème !

Décrépitude précoce

Alors pourquoi chercher à l’améliorer si l’on a déjà ces sommets ? Si longévité veut dire, en latin, durée de vie, c’est de la vie que l’on doit ajouter aux années, pas d’années, en soi, à la vie. Or, toutes les statistiques mortuaires ont tendance à indiquer un état de décrépitude qui se met en place de plus en plus tôt, dans cette vie qui se prolonge tant bien que mal. Coûts de la santé, pression sur les familles, inconfort d’être de plus en plus dépendant des autres !

Si l’on doit rester réaliste, ce dernier point est inéluctable, tout simplement parce que l’on va perdre naturellement des muscles : le mot adulte vient du latin adolesco, croître, dont c’est le participe passé, j’ai crû. Il marque dans la succession de cycle cellulaires de 7 ans, 4*7=28, le pic du développement corporel, particulièrement évident chez les grands sportifs des jeux intensifs comme foot ou rugby, moins marqué chez les tennismen qui se maintiennent bien.

Les 4S magiques

Commençons donc par le commencement, il est encore temps de prendre les choses du bon côté, c’est-à-dire, un bon sommeil, c’est le capital de la vie, un sport régulier sans que l’on ait besoin d’être spartiate, une sustentation équilibrée qui nourrit, le sexe qui maintient la forme. Ce sont les 4S qui assurent que l’enveloppe reste flexible, aussi longtemps que possible car rien ne sert de se mentir à soi-même, on prend de l’âge et perd naturellement des moyens !

Si le corps est mû par l’âme, notre psychologie ne tient la route qu’avec l’équilibre ‘ermite vs cénobite’ (en communauté). Si l’homme est un animal social, son besoin de solitude prime par moments, il doit trouver de quoi satisfaire sa partie d’introversion, peut-être introspection. C’est là qu’il cultive l’amour de soi, le ‘je m’aime’ tant prôné par toutes les sagesses de toute humanité. Si l’on ne s’aime pas, comment aimer les autres, son alentour, l’environnement ?

Finalement, il y a l’esprit, mot issu du latin spir, souffle de vie, sens à donner à sa vie, mais aussi connexion à l’univers, lieu de notre origine et du retour final, 1er et dernier souffle que nous rendons, à la mort. C’est la respiration qui entretient cette relation verticale, qu’elle soit mécanique, somnolente, méditative ou, plus précisément, contemplation ou prière. Pourquoi tant de vieux sont-ils essoufflés ? Il faut développer la capacité respiratoire dès la naissance.

Le corps, l’âme et l’esprit

Il y a donc une triade à entretenir tout au long de sa vie, si l’on veut bien mourir : le corps est enveloppe et ancrage en terre, l’âme moteur et lieu de relation, l’esprit souffle et connexion à l’au-delà ! Les sagesses orientales étaient en avance sur l’Occident, l’énergétique préventive sur la médecine Hippocratique, la verticalité sur l’horizontalité. Devrait-on réfléchir au moyen de rétablir un juste milieu, une vie centrée sur soi, mais ouverte à l’autre et à la spiritualité ?

La triade ‘corps, âme, esprit’ a, pour synonyme contemporain, ‘mal de dos, stress ambiant, et crise existentielle’ (ou peur de mourir). Sans crainte de l’à-venir, on peut simplement gérer sa longévité, non pour repousser l’échéance, mais pour mieux vivre sa retraite, mot horrible qu’il faut remplacer par ‘activités libres’ plutôt que contrainte travailliste. Tout cela se met en place le plus tôt possible et vous pourrez conjurer le sort du déclinisme ‘corps, âme, esprit’ !

©Martin de Waziers

La retraite, mot horrible qu’il faut remplacer par ‘activités libres’ plutôt que contrainte travailliste. Photo DR

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Un commentaire à “Force de vie (2) – Longévité”

  1. Le Houelleur Yann 6 juillet 2025 at 16:44 #

    Tout est si vrai dans ce remarquable article… plein de sagesse mais cousu aussi d’inexactitudes. Parfois, nos plus belles plumes devraient se plier (ça fait mal au genou, avec l’âge, je sais !) à regarder d’un peu plus près l’actualité. Et vous découvririez alors, Cher Monsieur, que dans plusieurs pays et régions du monde l’espérance de vie est en train de décroitre, à commencer pas les USA tout comme la fécondité recule un peu partout, faut-il s’en plaindre puisque pour les écolos que nous sommes tous un peu cela pourrait libérer de l’espace au profit d’une reprise en main de ses territoires à demi perdus par la Nature.
    Ce dont vous parlez si bien, la nécessité de s’aimer soi-même et de bien manger, bien dormir, est un biais pour éviter d’évoquer le stress que génère un système économique fondé sur la rentabilité maximale louée telle une doxa. Notre génération, celle des gosses nés pendant les trente glorieuses, est très certainement la dernière du genre : nos successeurs, nos héritiers, à moins qu’ils puissent cotiser dès maintenant à des caisses de retraite privées, n’auront plus nécessairement droit aux prétendues largesses d’un Etat peu à peu privé de ses moyens d’influer sur le bonheur de ses administrés. Le nombre de « vieux » faisant la manche pour survivre ou obligés de travailler jusqu’à la tombe pour faire contrepoids à de trop maigres retraites est en nette augmentation et ce sont autant de gens qui n’ont pas le droit aux conditions idéales de vie décrites dans votre papier, lequel à mon humble avis baigne dans un excès d’optimisme. Il arrivera un jour, et nous y sommes déjà, où les forces laborieuses qui travaillent à l’excès pour soutenir une société toujours davantage en petite forme, se rebelleront et diront : « Pourquoi faire reposer sur nos épaules avec un tel fardeau de taxes et d’impôts le soutien aux dépossédés de tout bord, aux « cas sociaux », au chômeurs, aux dépenses vertigineuses à des fins de sécurité publique, au remboursement de la dette elle aussi publique, aux immigrés fuyant les famines et les guerres sur d’autres continents, etc. » Insupportable contraste : pendant ce temps-là, ceux qui ont pu prendre une retraite bien méritée au cours des années écoulées profitent de la vie, voyagent, retrouvent une seconde jeunesse, brulent du kérosène dans des cargos célestes qui les emmènent à la découverte de paysages magnifiques, à l’autre bout du monde, que nos pays occidentaux hyper bétonnés n’offrent plus vraiment.
    On peut, si on l’estime nécessaire, chausser les lunettes du confort et de la satisfaction des richesses tangibles autant que spirituelles, mais on doit se persuader et convaincre les autres de ne pas accepter de voir mourir le monde sous nos yeux. Il faut retrouver le gout d’une révolte digne, équilibrée et sensée qui prenne en compte d’incontournables constats de nature économique et politique. Echapper à la réalité, c’est quelque part s’entourer de remparts destinés à nous emprisonner. Les plus solides bastilles sont désormais prenables.

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