L’ONU célèbre ses 80 ans et n’a pas vraiment le temps de le faire car elle est empêtrée dans deux situations complexes : ses budgets réduits alors qu’elle répond aux 3600 projets qu’elle gère pour ses 193 membres et les conflits à répétition, expertise du Conseil de Sécurité ! S’il est difficile de couper des projets, António Guterres, diplomate portugais, a pris ses fonctions le 1/1/17 et en est le 9ème Secrétaire Général dans sa 9ème année, chiffre de transformation !
S’il y a bien une seule organisation au monde qui a des valeurs fondamentales, c’est celle-là. Sa charte les précise : paix, justice, respect, droits de l’homme, tolérance et solidarité. Ce pourrait être intéressant de trouver le % de ses membres qui les appliquent, sachant qu’il y aurait une centaine de pays en guerre sur les à peu près 200 répertoriés aujourd’hui. Sur la valeur clé qu’est la paix, seuls 50% l’observent, serait-il temps de rattraper les signataires ?
Liberté, égalité, fraternité: trio encore respecté?
Naïf, je ne le suis pas ! Toute organisation, à commencer par la famille, la tribu, la ville ou la nation, sans oublier l’ONU, doit s’appuyer sur des valeurs solides qui n’en sont que racines ! C’est d’elles que l’entité devrait tirer sa sève. Prenez une famille où l’amour est absent, elle périclite ; Paris a comme devise ‘fluctuat nec mergitur’ : elle flotte mais ne sombre pas, sa résilience a marqué les siècles ; et la France n’a-t-elle pas : liberté, égalité, fraternité ?
Qu’observe-t-on ? Que ce trio n’est plus respecté ! Mais l’on pourrait étendre ce paradigme à l’ensemble des organisations jusqu’à l’ONU. Le respect, qui fait partie de ses racines, n’est pas respecté, lui-même. Si l’homme est un animal debout et un animal social, il a besoin de racines solides et partagées. Alors, non respectées, les valeurs doivent, peut-être, évoluer : respect, équité, tribu ? Tribu car, telle une nation, un pays, c’est le socle de la solidarité.
Le paraître doit disparaître et laisser place à l’être
Pourquoi faire évoluer les valeurs dans une organisation ? Car, si elles en sont racines, elles nourrissent nos comportements, le tronc de l’arbre, et favorisent le développement de son ramage et la production de ses fruits. Bien sûr, il faut en assurer l’engagement de chacun par des systèmes qui les renforcent : justice, éducation, travail, santé, économie, écologie… des ministères et un gouvernement, des structures et un CEO, des valeurs et un chef !
Comme dans toute organisation, on a besoin d’une tête ou de deux. La famille en a deux : le chef de famille et le chef de foyer ; je n’ai pas dit femme au foyer : soyons précis ! C’est cette tête qui imprime les valeurs, qui peuvent avoir été élaborées en communauté, pour en faire les tenants de la structure, des comportements de chacun et des systèmes de vérification. Dans les entreprises, on appelle cela les revues annuelles ou plus fréquentes, selon le cas.
Revenons à l’ONU et aux pays : si nous vivons, aujourd’hui, le naufrage des civilisations, il est temps de revenir aux bases. La diplomatie du spectacle a assez duré, le bal des illusions est suranné. Le paraître doit disparaître et laisser place à l’être, l’être humain, être humain… et non, la course de poules sans tête, de zombies penchés sur leurs smartphone/Instagram, de dirigeants impopulaires ou envoyés en prison… pour association de… « malfaiteurs » !
Plus on est dans le matériel, moins on est dans les valeurs
Ceci tient pour l’ONU, les nations mais aussi les entreprises, d’où la valse des patrons dont on est témoin chez Nestlé, le WEF de Davos, etc. Cela tient aussi dans les familles où les parents ne tiennent plus leur tribu, ce qui a contribué à l’éclatement du socle fondamental qu’elles représentent, le reste à vau-l’eau ! Il n’est jamais trop tard pour rétablir la barre, la double barre du gouvernail qui assure la stabilité, que ce soit double tête ou un back-up.
Amour, ordre et progrès, telle était la proposition d’Auguste Comte qui avait structuré, début 19ème s., le positivisme, rien que son nom est évocateur. Ride on (allons-y), nous déclamait le créateur du profitivisme ! Plus on est dans le matériel, moins on est dans les valeurs, les vraies, celles que défendait St François d’Assise ou ce qui en a découlé avec l’économie de François pour assurer économie et écologie (marche et science de la maison) saines !
©Martin de Waziers, Bruxelles