« Le Radeau de la Méduse », blog du journaliste Christian Campiche, a été créé en octobre 2003.
Immortalisé par la célèbre toile de Géricault, « Le Radeau de La Méduse » s’inspire d’une histoire véridique. En juillet 1816, la frégate « La Méduse » sombre au large du Sénégal. Le naufrage est attribué à l’incompétence du capitaine du navire. 147 passagers se réfugieront sur un radeau mais seulement 15 survivront au terme d’une errance et de souffrances inimaginables.
Métaphoriquement, « Le Radeau de la Méduse » symbolise aussi le monde actuel, en manque de leadership. Les élus de l’hyperpuissance, l’Amérique, donnent l’impression de naviguer à vue et de s’enliser dans une sanglante fuite en avant. La conduite d’aventures guerrières sans lendemain l’emporte sur une réflexion capable de redonner un véritable nouveau souffle à l’économie. La crise de confiance atteint le consommateur moyen, confronté à des enjeux biotechnologiques qui le dépassent mais aussi à des dérèglements climatiques inquiétants. Sans parler des catastrophes écologiques qui découlent de la course aveugle à la croissance.
Cette même crise de confiance est amplifiée par l’attitude des milieux officiels, censés informer la population. Lors de grandes catastrophes comme Tchernobyl, l’affaire de la vache folle, le naufrage du Prestige ou la pneumonie atypique, ils donnent l’impression de mener l’opinion publique en… radeau. Les journalistes qui exercent normalement leur métier ont toutes les peines du monde à obtenir des informations fiables. Ainsi que l’écrit le politologue américain Jerry Mander: « Notre société a été méthodiquement lancée sur une voie dont on ignore où elle mène, et ceux qui étaient censés nous éclairer sur les événements qui nous affectent ont failli à leur tâche ».
A la nécessité de décoder les non-dit, à l’irrésistible envie d’en savoir plus sur les événements qui affectent notre environnement et notre santé, s’ajoute le besoin de réfléchir à une nouvelle éthique de la consommation. Un seul exemple: la saturation de nos autoroutes. La construction de nouvelles voies dévoreuses de paysages est-elle forcément la solution à l’engorgement du trafic? Ne vaudrait-il pas mieux redéfinir les moyens de nous déplacer?
Jusqu’où nous emporteront les apprentis-sorciers du commerce mondial sur leur bateau devenu fou? Des bouts de ciel bleu se profilent-ils à l’horizon? Quelles solutions envisager pour assurer son avenir à la planète? Sauve-qui-peut la Terre.