A nouveau, Arlette Emch est parvenue à ses fins. Non contente d’obtenir déjà tout ce qu’elle veut du vieux patriarche Hayek, la blonde égérie de la maison Swatch a vaincu cette fois les réticences de la population de la commune viticole d’Auvernier, à l’ouest de Neuchâtel. Elle pourra y bâtir tranquillement son ambassade du luxe, un concept lancé en l’an 2000 sous le couvert de la marque “Dress Your Body” (DYB).
Madame la présidente de la filiale de Swatch n’a pas été pour rien en son temps journaliste et surtout porte-parole du groupe horloger. Elle connaît parfaitement le poids des slogans et des symboles. En outre, elle sait manier la carotte et le bâton. Pour rallier à sa cause les habitants indécis, elle a utilisé l’argument imparable des emplois. Ces braves gens n’allaient tout de même pas faire la fine bouche devant 500 nouveaux postes de travail potentiels. Pensez, le tiers de la population!
La menace d’une délocalisation du projet à Berne en cas de “non” a mis tout le monde d’accord. Consultés par la voie du référendum, les citoyens d’Auvernier ont approuvé à une très large majorité le dézonage du terrain viticole. De ce fait, la construction pourra débuter bientôt, si l’on en croit la promesse de Swatch qui prévoit d’investir 10 millions de francs. La morale de l’histoire? Descends ton rouge à la cave, Astérix! Cette fois Rome a eu ta peau.