Grévistes sanctionnés à L’Express et L’impartial


La délégation de la société du personnel des rédactions de L’Express et L’Impartial (Sprei) a rencontré Jacques Matthey, directeur général de la SNP, mercredi 26 novembre 2008 à 16h30.

Ce dernier lui a communiqué les informations suivantes concernant les conséquences de la grève débutée vendredi 14 novembre à 15 heures.

La direction de la SNP a décidé une retenue de salaire de 1 jour complet pour chaque gréviste, au prorata du temps de travail.
Jacques Matthey a pourtant reconnu que le préjudice économique de la grève était “faible” pour l’entreprise. Les recettes publicitaires n’ayant pas été touchées.

La Sprei regrette ces mesures de rétorsion qui ne vont pas dans un sens d’apaisement entre la direction et les membres de la rédaction. Elle déplore que la direction de la SNP, au lieu de calmer le jeu et de se battre pour recréer un climat de travail le plus sain possible – dans l’intérêt même de l’entreprise – ait choisi la voie de la sanction et de la division.

Elle regrette également la décision de démettre trois collègues de leurs fonctions d’adjoints à la rédaction en chef. Jacques Matthey a justifié leur déclassement par le fait qu’un cadre doit se ranger du côté de la direction, et que ce “statut hybride” ne pouvait être maintenu.

La Sprei condamne la décision prise par la direction de sanctionner financièrement l’ensemble de la rédaction pour fait de grève. Cette grève était une réaction au non respect préalable par la SNP de la CCT et à la non entrée en matière de la direction concernant le chômage partiel.

Par ailleurs, Jacques Matthey a informé la Sprei que la demande de mise au chômage partiel est toujours à l’étude auprès du service de l’emploi du canton de Neuchâtel.

(Communiqué de la société du personnel des rédactions de L’Express et L’Impartial)

Un commentaire à “Grévistes sanctionnés à L’Express et L’impartial”

  1. 3 réponses 29 novembre 2008 at 08:55 #

    3 réponses à “Grévistes sanctionnés à L’Express et L’impartial”

    Département de l’économie du canton de Neuchâtel dit :
    29 novembre 2008 at 8:55 m

    Le Département de l’économie (DEC), par son Service de l’emploi, a notifié ce vendredi 28 novembre 2008 la décision de refus de l’octroi des réductions d’horaires de travail (RHT) demandées par la Société neuchâteloise de presse (SNP).

    Les motivations invoquées dans le dossier transmis par la SNP à l’autorité cantonale fondent la décision à trois titres. Les difficultés financières invoquées par l’employeur durent depuis plusieurs années ; étant décrites dans la demande comme structurelles et non conjoncturelles, elles n’entrent dès lors pas dans le cadre légal des RHT. Par ailleurs, le dossier ne révèle pas de perspective d’amélioration et de projet pour motiver la demande, ce qui est pourtant une exigence fondamentale. Enfin, des licenciements sont d’ores et déjà prévus à l’issue de la période d’indemnisation demandée, ce qui est contraire au but de la mesure.

    L’entreprise peut toutefois adresser une nouvelle demande au Service de l’emploi, qui se tient toujours à disposition pour faciliter l’établissement d’un dossier dans le cas où, tout ou partie des éléments décrits ci-dessus devaient se modifier.

    Dans le cadre de ses responsabilités, le DEC, et par délégation le Service de l’emploi, est l’autorité compétente pour octroyer une RHT au sens de la loi sur l’assurance chômage (LACI). Le DEC communique aujourd’hui exceptionnellement sur une décision rendue, qui est attendue par l’ensemble des Neuchâteloises et des Neuchâtelois, car elle concerne un employeur dont l’activité professionnelle porte sur l’information de la population.

    Le DEC saisit l’occasion pour rappeler l’importance d’une presse régionale indépendante et forte par les compétences des collaborateurs qui la composent. Il souhaite que le dynamisme connu depuis plus de 100 ans par la presse neuchâteloise et de l’Arc jurassien soit à l’avenir encore la priorité de celles et ceux qui œuvrent pour une information de qualité.

    Neuchâtel, le 28 novembre 2008

    Association neuchâteloise des journalistes dit :
    29 novembre 2008 at 9:01 m

    Association neuchâteloise des journalistes

    Résolution et communiqué de presse

    L’Association neuchâteloise des journalistes (ANJ) condamne les agissements de la direction de la Société neuchâteloise de presse (SNP) et exclut de ses rangs le rédacteur en chef des deux quotidiens neuchâtelois. Elle regrette que le canton ait dû refuser l’octroi du chômage partiel.

    Réunis en assemblée générale ordinaire à Cortaillod (NE), les membres de l’Association neuchâteloise des journalistes (ANJ), section d’Impressum, ont pris note des décisions prises par la direction de la Société neuchâteloise de presse (SNP) à l’issue du mouvement de grève de la rédaction des quotidiens « L’Express » et « L’Impartial ». La totalité du personnel rédactionnel, excepté ses membres alors en vacances ou en arrêt maladie, a vu son salaire de novembre amputé de l’équivalent d’un jour de travail. En outre, trois collègues ont été démis de leurs fonctions d’adjoints à la rédaction en chef. Pour deux d’entre eux, la mesure impliquera, à l’issue des mois de dédite applicables, une perte salariale permanente. En outre, elle affaiblit clairement le staff chargé de piloter la nouvelle formule du journal, censé miser sur la qualité d’une information régionale que dit vouloir viser le rédacteur en chef Nicolas Willemin.
    L’ANJ dénonce avec vigueur les pratiques directoriales de la SNP, de nature à déstabiliser le personnel des rédactions et à prétériter l’avenir même des deux quotidiens.
    En ce qui concerne le déclassement de Stéphane Devaux, délégué de la Société du personnel des rédactions de « L’Express » et de « L’Impartial » (Sprei), l’ANJ constate qu’elle sanctionne un rédacteur régulièrement élu par le personnel pour le représenter. La sanction qu’il subit, même si deux collègues non-membres de la délégation sont à la même enseigne, est indéniablement de nature à dissuader à l’avenir d’autres collègues d’accepter un tel mandat, pourtant prévu par la Convention collective (CCT) qui lie l’éditeur et Impressum. En tant que telle, cette sanction constitue une tentative d’intimidation inadmissible contre un porte-parole qui n’a fait qu’accomplir loyalement le mandat qui lui a été confié.
    Les agissements de la direction de la SNP ne respectent au demeurant ni l’esprit, ni la lettre des relations entre partenaires sociaux. En prenant de telles mesures, la direction viole le principe de la bonne foi. L’ANJ s’indigne que l’un des signataires d’une convention s’autorise, quelques jours après l’avoir signée, à prendre des mesures unilatérales hostiles à l’autre partie.
    L’ANJ déplore que la direction de la SNP, au lieu de calmer le jeu et de se battre pour recréer un climat de travail le plus sain possible – dans l’intérêt même de l’entreprise – ait choisi la voie de l’humiliation et de la division.
    L’ANJ exige que ces décisions soient annulées et que les éventuelles restructurations et redéfinitions de postes soient l’objet d’un moratoire jusqu’à plus ample informée sur le projet rédactionnel.
    Enfin, l’assemblée générale de l’ANJ a voté par 38 oui et une abstention l’exclusion de Nicolas Willemin, rédacteur en chef de « L’Express » et de « L’Impartial », de sa qualité de membre de l’ANJ. La décision est motivée par le fait qu’en se rangeant totalement du côté de la direction générale de la SNP, dont il est par ailleurs membre de plein droit, Nicolas Willemin n’a plus sa place dans notre association.

    Association neuchâteloise des journalistes
    Cortaillod, le 28 novembre 2008

    Patrick Kohler dit :
    5 décembre 2008 at 11:16 m

    Abonnées et lecteurs, prenez la plume si vous voulez sauvez vos quotidiens régionaux !

    Chers lectrices, chers lecteurs,

    Que votre quotidien préféré se nomme l’Impartial ou L’Express, sachez qu’il y a péril en la demeure. Si vous avez suivi comme moi les rebondissements secouant les rédactions de ces deux titres, vous vous êtes peut-être dit que l’Etat de Neuchâtel ne laisserait pas tomber les deux quotidiens qui relayent son identité depuis des lustres. Vous vous être certainement dit que – à l’inverse du groupe parisien qui fait preuve d’un tel mépris pour les journaliste qu’il emploie – l’Etat de Neuchâtel, au travers de son service de l’emploi, saurait soutenir l’un des maillons essentiels de sa cohésion socio-économique.

    C’était sans compter sur l’étroitesse d’esprit de nos fonctionnaires cantonaux et des décideurs politiques que nous avons élus ! Quand il s’agit de créer une crèche à l’intention presque exclusive de ses employés, l’Etat sait trouver des solutions innovantes en développant des partenariats publics privés inédits. Quand il s’agit de défendre les piliers de l’expression de notre identité régionale, nos fonctionnaires et politiciens neuchâtelois ne savent plus que se cacher derrière des règlements et procédures obscurantistes.

    Il ne reste donc plus que vous, lectrices et lecteurs des présentes colonnes, pour affirmer haut et fort que L’Express et L’impartial doivent vivre. Selon les derniers chiffres certifiés par la REMP, nous sommes près de 100′000 personnes à lire régulièrement l’un de ces deux titres. 100′000 lecteurs qui doivent aujourd’hui se mobiliser pour que leurs média régional ne sombre pas et ne se réduise pas à une vulgaire feuille d’annonces. Car si, comme l’Etat de Neuchâtel, le groupe Hersant et la direction de L’Express et L’Impartial, vous cautionnez l’amputation du quart des postes de journalistes dans ces deux titres, vous vous résignez à ne plus lire que des dépêches d’agences, et des publicités à peine déguisées. Une école se ferme dans le canton, personne ne le saura ! Une association restaure un moulin dans le Val-de-Ruz, personne ne le relatera ! Nos sportifs juniors s’illustrent brillamment lors des concours régionaux, personne ne le lira !

    Je suis convaincu que, comme moi, cette vision vous dérange voire, vous consterne. La situation financière de ces deux titres est certainement difficile mais l’on ne me fera pas croire qu’elle est désespérée. En tous les cas, une chose est sûre, ce n’est pas en sabordant ce qui fait la force des ces quotidiens, que ses dirigeants les sauveront ! Il semble en effet que ces derniers aient perdu de vue ce qui fait la particularité et la raison d’être de leur support média : une actualité régionale de fonds, traité par des journalistes compétents et proches des préoccupations de leurs lectorat. Supprimer cette « unique selling proposal » – comme disent les spécialistes du marketing – reviendrait à éditer une feuille de chou plus même capable de rivaliser avec Le Matin Bleu ou le 20 Minutes : un suicide programmé !

    Il nous appartient donc, en tant que lectrices et lecteurs, de refuser un tel futur pour nos deux titres ! Je vous engage par conséquent à prendre la plume et à signifier votre attachement à une presse régionale de qualité en écrivant aux rédactions de l’Express et de l’Impartial les mots suivants : « Notre canton a besoin d’une presse régionale forte et de qualité, nous enjoignons le Groupe Hersant, la direction de l’Express et de l’Impartial ainsi que le canton de Neuchâtel, à chercher des solutions pour garantir à ces quotidiens une rédaction capable de mener à bien sa mission première ». Si les 100′000 lecteurs que nous sommes prenaient seulement la peine de signer les trois lignes suivantes, ils donneraient à n’en pas douter un autre poids aux revendications des rédacteurs de leurs quotidiens favoris. Car croyez-moi, c’est pour bien plus que pour leurs places de travail que ces journalistes se battent, ils luttent pour notre identité et notre patrimoine : Ne les laissons pas tomber !

    Patrick Kohler
    Lecteur de l’Express et Spécialiste en Relation Publiques

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