Dans un ultime baroud d’honneur – du moins nous l’espérons – la presse a remis la compresse. Normal, la fesse politico-financière a toujours fait florès.
On croyait néanmoins que la touffeur de ce mois d’août et le planning fixé pour la dernière audience garderaient encore quelques heures au frais les avocats de DSK, libérant nos écrans et notre intérêt pour d’autres préoccupations. C’est peine perdue. Tout s’est précipité. Alors qu’en temps réel, Tripoli souffre ses derniers combats, qu’elle pourchasse dans sa souricière, dead or alive, le Chef et guide de la Révolution de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste, qu’un confrère non loin de là sourd et aveugle réprime et torture, la fellation d’un petit homme, tout voûté d’avoir trop aimé, vient de coiffer les rebelles au poteau.
Contre monnaies sonnantes et trébuchantes, les charges contre notre sybarite ne pouvaient que devenir caduques. Inexorable et trop puissante, la machinerie était lancée. Qu’importe finalement que la sanction ait été pipée d’avance, ce procès aura au moins permis de réfléchir à quelques fondamentaux en matière de justice. Et aux principes à géométrie variable, selon que vous soyez riches ou misérables. La disproportion des forces en présence aura muselé la vérité. Une leçon de choses juridiques qui peut-être à long terme n’aura pas été vaine.
A nous maintenant de mettre à distance celui qui, sans état âme et de toute évidence, poursuivra sa chasse à courre, sous la houlette d’une épouse qui, miracles à l’appui, mérite déjà le titre de Bienheureuse. Pour qui n’aura jamais le dossier en main, son amour dépasse l’entendement. DSK en bermuda trottinant dans New York au bras de sainte Anne respire le fumet de la liberté. Le verdict l’a blanchi. Le nôtre sera sûrement plus sombre.