Kirghizistan: “provisoiristes” contre “revanchistes” à l’élection présidentielle


De 83 candidats déclarés l’été dernier, ils seront encore 17 à s’affronter lors du premier tour de l’élection présidentielle au Kirghizistan du 30 octobre 2011. Les observateurs anticipent un retour possible à l’ancien système politique, et la victoire probable de l’ancien premier-ministre Almazbek Atambaev.

Au Kirghizistan, un récent sondage d’opinion réalisé par l’institut de Bichkek M-Vektor donne l’ancien premier-ministre Almazbek Atambaev large vainqueur de l’élection présidentielle du 30 octobre prochain, avec un taux de soutien de 57,2% d’intentions de vote. Il serait suivi de loin par Adahan Madumarov (16%). Soit, en première position, l’ancien opposant politique du président Kurmanbek Bakiev, renversé en avril 2010, opposé à l’ancien secrétaire d’Etat de ce même Bakiev.

Le même sondage révèle un pourcentage de 79,5% de citoyens décidés à voter lors de l’élection. Un taux évidemment surprenant, comparé aux taux de participations dans les pays occidentaux, mais également étonnamment élevé pour le Kirghizistan, comme le souligne Sergey Kuklin, sociologue à M-Vektor (Fergana.ru, 14/10/2011).

Revanchistes

Comme l’indique le commentateur politique Rasul Umbetaliev, les candidats à l’élection sont principalement divisés en deux camps, selon leur proximité avec l’ancien président Kurmanbek Bakiev, ou avec le groupe de politiciens qui avaient formé, le 7 avril 2010, dès la fuite de M. Bakiev de la capitale, un « gouvernement provisoire ». D’où ce néologisme exprimé par M. Umbetaliev : l’élection en cours peut être principalement vue comme un affrontements entre les « provisionnistes » (« vremenshiki ») et « revanchistes » (AKIpress, 14/10/2011).

Retour du système présidentiel ?

Toutefois, quelle que soit l’appartenance politique du prochain président, celui-ci devrait certainement tenter d’imposer un retour à l’ancien système présidentiel. Celui-ci avait été en vigueur au Kirghizistan depuis l’indépendance du pays en 1991, jusqu’au renversement de M. Bakiev en 2010. La nouvelle constitution adoptée en juin 2010 avait introduit –une rareté dans les ex-Républiques soviétiques- un régime parlementaire au Kirghizistan.

Ne pas oublier les causes d’Avril 2010

Pour certains observateurs, un retour en arrière pourrait menacer la stabilité du pays, puisqu’il impliquerait certainement la même confiscation du pouvoir par le président et son entourage proche, qui avait caractérisé les deux présidences précédentes (celle de M. Askar Akaev, de 1991 à 2005, et celle de M. Kurmambek Bakiev, de 2005 à 2010). Ainsi, par exemple, le président de l’Association des sociologues du Kirghizistan, Kusein Isaev, en appelait-il récemment les opposants du système parlementaire, à se rappeler des causes des « événements sanglants d’avril » (24kg, 14/10/2011).

 Photo: @Europe-Asie

 Article paru dans europe-asia.org


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