Les oiseaux chantent la mélodie du printemps


Depuis la fin des frimas de février, et en janvier déjà, certains passereaux vocalisent à gorge déployée à la vallée de Joux. Dédaignant le calendrier, ils se fient la douceur climatique, signe du renouveau.

S’il est un chant qui met du baume au cœur, c’est bien celui des oiseaux. Annonciatrices du réveil d’une nature qui émerge gentiment de sa léthargie, ces mélopées «cui-cuitantes» se font généralement entendre, à la vallée de Joux, dans le courant du mois de mars. Or, de la mi- à la fin janvier puis dès la fin des gros frimas de février, certains volatiles, moineaux, mésanges et grives, y vont déjà à gorge déployée, de l’aube au crépuscule. Exceptionnelles, ces aubades printanières à 1000 m d’altitude, alors que l’hiver est encore théoriquement aux commandes? «Les saisons selon le calendrier ne sont que des repères. Le printemps, qui s’éveille le 21 mars selon l’almanach, débute déjà en février pour plusieurs oiseaux qui commencent à préparer leur nid… en chantant. En janvier, cela fait tôt tout de même,» souligne un ornithologue.

Des lisières de forêts, des sagnes, au bord du lac, dans les villages, de  partout ces chants se font entendre. Et ce sont les mâles qui y vont de leur organe: leurs joyeuses vocalises sont autant un appel à l’amour qu’une déclaration de guerre aux autres géniteurs qui s’aventureraient sur un territoire déjà occupé.

Retour plus hâtif

Les oiseaux sont très sensibles à la photopériode (la durée du jour). Cet allongement diurne ajouté à la clémence climatique pousse les petits emplumés à n’avoir aucun respect du calendrier. Par ailleurs, la couverture neigeuse pas trop abondante leur a permis de trouver de la nourriture. Si bien qu’ils ont snobé les maisonnettes à grains édifiées à leur égard.

Cette précocité, à la Vallée où l’hiver peut prendre des allures sibériennes, peut paraître troublante. L’ornithologue de préciser: «mais on peut aussi parler de continuité. En effet, les oiseaux que l’on entend maintenant sont ceux qui n’ont pas écouté leur horloge biologique les incitant à migrer. Ils ont décidé de rester, à leurs risques et périls à cette altitude, en raison d’une température douce à l’heure des départs. Il y a aussi ceux qui tentent leur chance en avance sur les autres et qui viennent en éclaireurs: si les conditions leur conviennent, ils s’installent.»

A vrai dire, il ne s’agit pas d’un phénomène local. Toute l’Europe est concernée. Et le retour printanier de plusieurs espèces est devenu de plus en plus hâtif depuis le dernier tiers du siècle passé. Les grives, par exemple, sont arrivées en Suisse bien plus tôt qu’habituellement. Elles ont déjà colonisé le canton, du Léman au nord vaudois en passant par le pied du Jura. Quant à avancer qu’il y a un lien entre le réchauffement de la Terre et ces migrations, «l’affirmation est tentante. Mais la nature est une grande roue qui tourne et modifie sans cesse ses habitudes. Ces changements climatiques datent d’au mois une cinquantaine d’années: les signes  imperceptibles d’alors sont aujourd’hui visibles,» constate le naturaliste. Ainsi, les oiseaux chantent le printemps qui, pour nous, n’est que dans trois semaines.

 

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Un commentaire à “Les oiseaux chantent la mélodie du printemps”

  1. edith touré-courbat 3 mars 2012 at 01:55 #

    Cui cui ou plutôt bonjour,

    Oui le chant des oiseaux, le plus beau concert à écouter, si l’on arrive à laisser place au silence…
    Et la planète bleue, comment s’en sortira-t-elle avec les agressions incessantes subies, comme une sorte de viol permanent, des forêts saignées à blanc, des milliers de mineurs boliviens sacrifiés pour qu’une poignée de nantis puissent offrir des diamants à leurs p… pardon leurs respectables épouses? Il faut voir le film, le livre et les photos de Jean-Claude Wicky (Moutier) sur ces mineurs qui affrontent chaque jour la mort avec dignité pour nourrir leurs enfants. Et ils meurent lentement, étouffés par les saloperies de poussières qu’ils bouffent à longueur de journée parce que les exploitants trouvent que c’est trop cher d’installer des systèmes de creusage avec de l’eau. La terre elle en peu plus… elle en peut plus la terre toute cabossée, toute trouée et remplie de cicatrices…et nous avec. Nous aussi, on en peut plus parfois, cabossés et troués et stressés pressés commes des citrons-boulot-métro-Gainsbarre…..

    “La Terre elle va s’en remettre lentement, mais l’être humain, je ne sais pas…” m’avait répondu Sylvain Bélet de Porrentruy, un ami qui travaillle dans le domaine des énergies renouvelables je crois. Ben moi je me dis que si on continue comme ça on va pas s’en sortir. “Et après?”, comme l’écrit Christian Campiche dans sa “chronique d’une débâcle annoncée”… Après?
    SOS respect…respect de la nature, OK. Et c’est le même respect naturel qu’il serait peut-être temps de retrouver entre les hommes aussi, respect de soi, respect des autres (ça fait du bien et ça coûte pas cher, un sourire…)

    Il faut lire “La Voie” de Stéphane Hessel et Edgar Morin. Il faut lire tous ces grands humanistes dont chaque mot est une prière et un espoir pour que les hommes deviennent un jour des hommes. On dit que les animaux sont “bêtes”. Moi je les trouve plus nobles que les hommes. Les baleines restent fidèles jusqu’à la mort. Les mecs ont vite fait de larguer leur meufs quand elles sont défraîchies. Le sexe, ça devient plutôt nul des fois…
    Les éléphants savent des choses dont on n’a même pas idée. Les plantes contiennent des trésors de guérison (que l’on arrache à leurs peuples à coup de brevets).
    Y serait peut-être temps (je cause pour moi en premier qui veux parfois être mieux que les autres et blabla plus belle, etc gnagna) de mettre nos egos à la poubelle. Non??????

    “Je est un autre” Arthur Rimbaud

    Bon week-end sous le soleil, la pluie le brouillard bref le temps qu’il fera sera parfait…

    Edith Touré-Courbat

    Postskriptum 1 – do you want to save the planet? Save yourself…c’est déjà pas mal.

    ps 2. connaissez-vous la dernière expression pour dire tcho mec? Et ben c’est iomeuk pour dire boujour aux mecs et iomeuf pour les nanas – c’est la copine de ma fille, Sophie, 9 ans, qui m’a donné le tuyau. Faut dire: yomeukyomeukyomeuk un peu comme si on se balançais… alors yomeuketyomeufs! See you mayx be soon…

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