Nous n’avons pas eu le courage de visionner l’entier du débat, avouons-le. Même si vingt-deux millions de télespectateurs participaient à la messe, dont nous aurions dû nous sentir momentanément solidaire, nous nous sommes assoupis devant la sainte parole de nos deux comparses en ambition politique. Le combat a starté sec. Mais Flamby n’a pas flambé, malgré quelques tacles qui sentaient le cours de rhétorique pour candidats à la présidentielle. Et Sarko, s’il a parfois su moucher son adversaire, semblait à la peine pour se hisser plus haut que lui-même.
La guerre n’a pas eu lieu. A trop vouloir suivre des séminaires de com’ et de relookage, d’investir dans la petite phrase qui tue, tellement petite qu’elle meurt dans l’oeuf, à défaut de relire quelques solides théoriciens qui peuvent toujours nous en apprendre en matière de vision politique, nos deux personnalités ont perdu leur âme. On a articulé chiffres, parlé budget, dettes, chômage, immigration, fonction publique, PME à engraisser, grosses fortunes à ponctionner.
Malgré la gravité des temps, présente et à venir, rien de nouveau sous le soleil républicain. Les passes d’armes ont été si courtoises – l’Ancien Régime a laissé malgré tout quelques traces en matière de civilité maîtrisée – que personne ne l’a emporté. Si ce n’est le décolleté de Madame Ferrari, médiatrice ès débats, qui a ajouté quelque profondeur à la réflexion.
Vivement le 6 mai. Ces élections commencent à nous les pomper.
Que le meilleur s’il existe gagne!
Pas vraiment d’accord avec ce billet, écrit par ? Christian je suppose.
Mais quel lycéen, musicien, apprenti, candidat à la présidence ne perd pas son âme quand il passe des examens de ce genre ? C’est une espèce de cirque dont on ne peut peut-être pas se passer.
Comment résister à la mauvaise foi et à la rhétorique vicieuse de celui qui a pourtant l’avantage d’être le président sortant ?
Il faut être armé jusqu’aux dents, et psychologiquement, et sur le plan de l’information et de l’argumentation.
Je pense que Hollande a eu du cran et qu’il l’a bien fait.
En partant du principe de sa victoire, son honnêteté, c’est à partir du 7 mai qu’on pourra s’en faire une idée.
Non, le billet n’est pas de Christian. Par contre l’article qui suit l’est.