40 000 participants étaient attendus pour cette manifestation. Au décompte final, sous une pluie battante, seuls 4500 ont fait le tour du lac à vélo, roller ou tout autre moyen de locomotion non motorisé
PAR JEAN-FRANCOIS AUBERT
Tôt matin déjà, un ciel de plomb chapeautait la Vallée. Tout est gris. Ce dimanche, qui ouvrait sa porte à juillet, est gris. Les nuages étaient si bas que la Dent de Vaulion ne se montrait qu’à moitié. Le lac, samedi encore scintillant sous les feux de l’astre du jour, affichait une mine de crayon. Et peu avant 8h, des seilles ont commencé à déverser leur flotte. Généreusement et sans discontinuer. Cette incontinence se poursuivra tout au long de cette journée dédiée à la mobilité douce, autrement dit au Slow Up de la vallée de Joux qui en est à sa 9e édition. Contacté dans la matinée, Cédric Paillard (directeur de l’Office du Tourisme de la Vallée), ne cachait pas son tristesse: «J’ai le cœur brisé. A 7h, j’espérais encore car il ne pleuvait pas. Toute cette organisation mise à mal par des conditions déplorables».
Ce mauvais temps, les participants l’ont cependant pris à la bonne: «Au moins, il n’aura plu qu’une seule fois», a-t-on pu entendre aux différents postes de ravitaillement qui jalonnent le parcours. Car, malgré cette pluie et une température un rien frisquette (environ 15º, alors que samedi les thermomètres combiers frisait les 30º, oui, oui!), quelque 4500 courageux ont entrepris ce tour du lac de la Haute-Combe. Qui à vélo, qui en roller, qui à trottinette ou par tout autre moyen de locomotion non motorisé (hormis à l’électricité). Ces adeptes de la mobilité douce ont avalé les 23 km que compte le parcours, conseillés, nourris, abreuvés et chouchoutés par quelque 400 bénévoles et professionnels. Certes, les organisateurs attendaient 40 000 personnes. Certes, ils avaient misé sur un temps estival. Les stands de boisson, saucisses et autres sandwiches aussi. Mais la nature n’en a cure des désirs de l’homo sapiens: son agenda avait prévu une détérioration du temps, et elle s’y est tenue!
La “Méduse” a contacté Laurent Ardiet, directeur du Centre Sportif de la Vallée de Joux et organisateur d’événements, alors qu’il pédalait entre le Pont et l’Abbaye. Transi de la tête aux pieds, il concédait que ce Slow Up 2012 est à oublier. Mais soulignait que, «malgré ma déception due au temps, je suis cependant satisfait du bon déroulement de cette journée. Pas d’accident et des participants contents d’avoir accompli ce tour du lac». Une chose est certaine, ce dimanche pourri ne remet pas en cause l’existence du Slow Up. Laurent Ardiet: «Je travaille déjà sur celui de l’an prochain qui célébrera le 10e anniversaire. Et j’ai déjà de nombreuses idées pour que cette manifestation soit une grande fête». Pour autant que le temps soit de la partie…
Photo Jean-François Aubert: Le point de ravitaillement de l’Orient. Par beau temps, cette place fourmille de cyclistes. Dimanche 1er juillet 2012, elle était pratiquement déserte.