Régulièrement, les gestionnaires de la fortune permettant d’assurer nos vieux jours tiennent des propos rassurants.
PAR CHRISTIAN CAMPICHE
Le cours des événements leur a donné raison, Dieu soit loué. Reste que la transparence de la gestion du Fonds de compensation de l’AVS laisse à désirer. Les investissements du Fonds de compensation sont sûrs, lisait-on sur le site de la Confédération en septembre 2000. On y apprenait que ledit fonds «n’est pas encore autorisé à investir en actions étrangères». Pas de problème jusque-là.
Mais une année plus tard, changement de politique: les actions étrangères faisaient leur entrée dans la fortune du fonds. Parallèlement, on permettait que la part investie dans des actions passe de 25 à 40%.
La crise boursière de 2002 et surtout le krach de 2008 ont fait perdre des milliards au fonds de compensation mais ses responsables ne se sont pas découragés pour autant. Repartie de plus belle vers la hausse, la bourse a consolidé leurs certitudes. En 2013, le conseiller national PLR vaudois Olivier Feller a commencé à s’inquiéter de l’absence de surveillance externe des placements de l’argent de l’AVS. Le Conseil fédéral lui a répondu qu’il examinait la question. On était encore en phase de bombance et l’exercice 2014 confirmait l’optimisme ambiant avec un bon résultat. En sera-t-il de même en 2015? Au lendemain de l’abandon par la BNS du taux plancher du franc, les gestionnaires en doutent sérieusement.
La semaine dernière, le député Feller en a remis une couche. Cette fois pour interpeller le gouvernement sur l’octroi par le fonds AVS de nombreux mandats de gestion à des acteurs non Suisses, notamment américains. Comme il s’agit tout de même de 35 milliards de francs et de l’avenir des retraites des contribuables, on attend Berne au tournant.
Chronique parue dans GHI du 23 juin 2015.
J’ai lu avec plaisir et intérêt votre dernière chronique dans GHI. Je constate que vous connaissez bien la problématique des Fonds AVS/AI/APG, y compris sous l’angle historique.