Violences politiques, le douloureux rappel de Londres


Au lendemain du nouvel attentat de Londres, je parcours le livre du candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon.

PAR FRANÇOIS MEYLAN

Un ouvrage écrit à la hâte, sans tête de chapitre ni même une table des matières. Néanmoins, dans son livre intitulé «Pour la génération qui vient», éditions Equateurs, un peu plus d’une centaine de pages écrites en grands caractères, quelques points me permettent de lier la réflexion aux assassinats perpétrés la veille à Westminster par le ressortissant britannique Khalid Masood.

Celui-ci, au volant de son véhicule, fauchant, des passants sur le pont de Westminster, puis poignardant à mort un officier de police. Avant d’être, à son tour, tué. Il était connu de la justice. Notamment pour avoir été condamné à plusieurs reprises pour agressions et possession d’armes. D’autre part, son attaque a été revendiquée par l’organisation criminelle Daech. Toutefois, selon «The Gardian», Khalid Masood ne figurait pas sur la liste des trois mille personnes les plus suspectées de passer à l’acte. Répertoriée par le service de renseignement intérieur britannique (MI5).

Alors, je relis quelques pages de Benoît Hamon. Il rappelle que lors d’une enquête nationale effectuée en 2014, ses concitoyens ont estimé que les musulmans représentaient un tiers de la population française. Alors qu’en réalité ils sont à peine huit pour cent. Il souligne également l’importance des actions de la police de proximité. Celle-ci connaît sa population, comme son environnement. Il appuie le postulat de la prévention sur la nécessité d’investir d’avantage au niveau de l’école. «La lutte contre les inégalités et les discriminations commence sur les bancs de l’instruction publique: c’est là que naissent l’espoir et l’envie de vivre ensemble».

Vu ce qui précède, je suis de plus en plus convaincu que ce que nous nommons terrorisme est avant tout un dérivé de banditisme et de crime organisé. Cas échéant, la police de proximité et les ilotiers chers à Benoît Hamon sont certainement plus efficaces dans la lutte contre l’assassinat que les bombardements ordonnés de l’autre côté de la Méditerranée par le président sortant François Hollande. Les terrorismes – les violences politiques, je préfère – trouvent toujours un dogme, une idéologie, des arguments pour construire la cause. Pour établir la justification du crime. Mais qu’il soit l’œuvre de l’IRA irlandaise, des séparatistes basques de l’ETA, des activistes arméniens ou encore du PKK kurde, le terrorisme emploie les même réseaux financiers et logistiques que le grand banditisme.

En outre, il permet l’instauration d’un climat infra guerrier qui «autorise» le vol, l’extorsion, le racket, l’impôt révolutionnaire et toutes autres activités crapuleuses. Des individus s’enrichissent par le biais des violences politiques. Et tout porte à croire qu’en invoquant la «guerre» de religion ou encore l’instauration d’un pseudo «califat» on se trompe dramatiquement de cible. Les violences politiques sont à appréhender comme le crime de droit commun.

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Un commentaire à “Violences politiques, le douloureux rappel de Londres”

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    Sima Dakkus Rassoul 25 mars 2017 at 11:24 #

    Bonjour François,
    Vous avez raison. À l’échelle internationale, il n’y a pas d’explications plausibles sinon votre point de vue.
    À ce propos, les Britanniques tentent d’ôter de la catégorie des crimes de guerre, les dérives de leurs soldats dans des conflits de guerre où ils interviennent.
    Quant à leur service de renseignement, toute néophyte que je suis, je vois dans les nouvelles afghanes qu’ils ont trop à faire du côté de l’Asie centrale à aider au maintien de la violence et de la “guerre” que les médias et politiques afghans appellent une “guerre sans nom”.
    Oui, “violences politiques” est le bon terme. Arrêtons de mettre la terre en danger pour une (grosse) poignée de dollars ou autres devises.
    Merci pour cet article.
    Sima Dakkus Rassoul

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