Tadeusz Kantor, vous connaissez?
PAR ERLING MANDELMANN
C’était un artiste et homme de théâtre polonais de Cracovie.
Son théâtre est le plus fort qu’il m’ait jamais été donné de vivre.
Un théâtre très spécial et unique. Kantor, lui-même, est toujours présent sur scène comme “chef-orchestre”.
J’ai eu de la chance, via le collectionneur d’art suédois Teto Ahrenberg, de bien connaître Kantor et sa femme Maria, laquelle participait comme actrice.
J’ai vu trois de ses pièces les plus importantes, j’ai assisté également à une conférence avec lui à Baubourg à Paris ainsi qu’à un happening à Bâle.
Kantor, c’est l’un des personnages qui, comme Kokoschka, ont marqué ma vie.
Sur youtube, je suis tombé aujourd’hui sur un des ses pièces les plus importantes, Wielopole. On la trouve sur ce lien ARTE, après les
introductions de 16 et 5 minutes.
Bonne lecture, au cas où cela vous intéresse! M’est avis que cela en vaut la peine!!
Ah mais quel plaisir, quelle émotion de retrouver Tadeusz Kantor sur la Méduse, lui dont je n’ai plus entendu parler depuis si longtemps !
Eh bien, M. Mandelmann, je dis la même chose que vous depuis que j’ai assisté pour la première fois à une pièce de Kantor: La Classe Morte, à Genève. Jamais je n’ai revécu un théâtre aussi profond et prenant, que je ne saurais traduire en mots tant il est indescriptible. Et puis il y a eu Mais où sont les Neiges d’Antan. De ce qui me reste comme impression, la première se déroulait dans un climat assez sombre et mystérieux, sur un rythme tranquille et immuable, alors que le cadre des Neiges d’Antan était plus clair et léger et me reste comme une histoire merveilleusement drôle tout en gardant ce caractère sacré qui est la marque profonde de Kantor. J’ai adoré cette pièce et la présence fascinante des deux acteurs jumeaux.
J’ai gardé aussi de la Classe Morte le souvenir d’un Kantor musicien dans l’âme et chef d’orchestre unique et magnifique.
C’était un être d’une étrange profondeur et comme habité par un autre monde.