Je souhaite réagir au dernier éditorial intitulé : “Douteuse légitimité”
Avec le système de veto au Conseil de Sécurité, il y a et il y aura toujours un blocage. Doit-on assister sans bouger au massacre d’une population par un dictateur comme les vaches regardent passer les trains ? La résolution 2118, adoptée à l’unanimité, de septembre 2013 sur les armes chimiques en Syrie et les sanctions qui y sont liées confère à mon sens une légitimité suffisante. Et ce malgré une seconde résolution « sous chapitre VII de la charte de l’ONU » qui permet à un membre du Conseil de Sécurité d’utiliser son droit de veto (ce qui fut le cas douze fois pour la Russie depuis 2011…) . Et la boucle est alors bouclée pour regarder tranquillement passer les trains… On pourrait aussi invoquer le droit d’ingérence cher à certains humanitaires (pour la Syrie, on estime à environ 400 000 le nombre de morts en sept ans), mais cette notion n’est pas reconnue en droit international. Enfin, encore plus fort que le droit d’ingérence, il y a le devoir d’ingérence, lui aussi non reconnu par le droit international. Dès lors, c’est à chacun d’apprécier ce qui est légitime et ce qui ne l’est pas en termes d’action face à de telles situations. En conclusion, il me semble que la bonne question à se poser est la suivante: le devoir d’ingérence est-il légitime? Pour ma part, je pense que poser la question c’est y répondre, notamment pour la Syrie.
Christian Lecerf, Lisbonne
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