Après la Deuxième Guerre mondiale, lors du procès des grands criminels nazis à Nuremberg en 1945, il avait été dit haut et fort: plus jamais ça! Combien de naïfs sommes-nous de par le monde à avoir cru en cette belle promesse? Nous aurions dû vivre depuis des jours meilleurs, des espaces de tranquillité, de paix, de liberté et pourquoi pas de fraternité.
Promesse non tenue! N’étions-nous pas arrivés au bout de l’horreur? N’avions-nous pas dépassé les barrières de l’éthique? N’avions-nous pas été au-delà du supportable? Il faut croire que non. Que de guerres fratricides, de massacres d’innocents et autres génocides se sont perpétrées depuis. Plus jamais ça avait-on dit? Ce fut une belle promesse que chacun rêvait d’entendre. Mais… qui pourrait y croire à présent ? «Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent» disait si bien l’homme politique français Henri Queuille (1884-1970).
Je ne tiens pas à faire de liste exhaustive de tous les pays qui depuis 60 ans ont été entachés de sang. Je vais me contenter de vous livrer par ordre alphabétique les noms de quelques Etats, entre autres, qui sont restés gravés dans ma mémoire : Afghanistan, Afrique du Sud, Algérie, Angola, Argentine, Arménie, Bangladesh, Cachemire, Cambodge, Chili, Chypre, Corée, Egypte, Ethiopie, Inde, Indochine, Iran, Iraq, Irlande, Israël, Jordanie, Koweït, Kurdistan, Liban, Malouines, Mauritanie, Nicaragua, Pakistan, Palestine, Rwanda, Somalie, Soudan, Syrie, Tchad, Tchétchénie, Tibet, Vietnam, Yémen, Yougoslavie etc.… etc.…
Plus jamais ça! A vrai dire, nous n’avons jamais su vraiment ce qui se cachait derrière ce pronom démonstratif. Seuls ceux qui avaient prononcé cette phrase pourraient nous en donner l’explication aujourd’hui. Peut-être bien qu’ils ont préféré rester dans le flou du: ça, sachant pertinemment qu’ils ne pourraient pas tenir leur promesse? Je suis tentée de rajouter… pour l’instant? Excusez mon optimisme délirant!
Cet article a été publié dans le journal L’Essor de décembre 2004.
Illustration: Dessin à l’encre de Chine (100 x 70 cm) de José Roosevelt, réalisé sur le thème des migrants en détresse pour SOS Méditerranée Suisse dont l’antenne neuchâteloise organise le 6 février 2020 une vente aux enchères réunissant les oeuvres d’une cinquantaine de dessinateurs, graveurs, peintres, photographes et sculpteurs. L’intégralité des recettes de l’exposition Artistes solidaires sera utilisée au bénéfice des sauveteurs des embarcations en détresse sur la mer Méditerranée. Vernissage de l’exposition le mardi 4 février, à partir de 18 heures, au Péristyle de l’Hôtel de Ville de Neuchâtel (Suisse).