Capitaliste et humain


PAR MARTIN DE WAZIERS

La Covid-19 est-elle une parenthèse ou un point à la ligne ? Fallait-il donc goûter le danger et rentrer dans le mur en étouffant de ce virus, juste retour de Gaïa qui subit le même sort depuis 50 ans ? Les COP n’ont pas suffi pour nous ouvrir grands les yeux ni sur l’écologie (science de la maison) ni sur les inégalités. Il fallait aller au bout de l’erreur et apprendre!

Un autre grand chamboulement non linéaire mais cyclique : l’homme apprendra-t-il donc de ses erreurs ? La peur de la mort a éveillé les consciences sur un modèle de consommation dévoyé qui nous emmenait à la catastrophe. C’est une crise sans précédent dont l’avenir est très incertain. Mais qui dit crise, dit danger et opportunité ; alors, saisissons-la et agissons !

StEx : la grandeur d’un métier est avant tout d’unir les hommes ; il n’est qu’un luxe véritable et c’est celui des relations humaines. Relation à soi, relation aux autres et, surtout, relation à son alentour… recréer du lien, associer tête et cœur, passer du seul calcul économique à la considération humaine. Santé, en hébreu, ‘ruah’ se traduit par respiration et souffle de vie!

Si cela fait des années que l’on discute de l’évolution vers un monde meilleur, il est grand temps de s’y pencher pour de bon. Nous avons enfin touché le fond et, si nous déplorons nos morts, nous n’avons pas perdu, comme le disait Mandela. Si nous n’avons pas gagné, nous avons appris ; alors, engageons notre métamorphose avec patience et persévérance.

Contrairement à d’autres crises, face à une pandémie, nous sommes plus égaux que jamais. Le coffre-fort ne suit pas le corbillard ; alors, pourquoi consommer et accumuler à n’en plus finir ? Ne préfère-t-on pas la paix et la vie à l‘avidité et la jalousie ? Qu’a-t-on fait du modèle durable qui allie économie/social/environnement pour être équitable/vivable/viable à terme?

Non, pas de retour au communisme qui a lamentablement échoué ni au totalitarisme menant à la révolte. Où est passé le principe de précaution inscrit dans l’Agenda21 au Sommet pour la Terre de Rio’92, faudra-t-il attendre celui de Rio’22 pour prendre des mesures salutaires ? Ce ne sont pas les palabres de nos dirigeants qui peuvent gérer mais l’humanité entière !

Le modèle suisse de démocratie semi-directe a démontré sa puissance : la technologie nous permet de la mettre en place partout et à chacun de s’exprimer, si sa voix n’est pas étouffée par la censure ou l’autoritarisme. On doit redéfinir nos valeurs communes et ne pas laisser quelques experts biaisés ou libéraux débridés dominer le débat. Défions la pensée unique…

Engagement citoyen nécessaire, l’individu ne doit abandonner son initiative à des dirigeants corrompus ou des révolutionnaires vandales mais travailler à l’entente globale. Attention, pas seulement sous forme de grand discours mais par des actes locaux : ‘think global, act local’. Mettons des femmes qui gèrent mieux les crises et des jeunes qui ont de bonnes initiatives !

‘Small is beautiful’ avait écrit Friedrich Schumacher en 1973, à contrecourant des 50 ans qui ont suivi mais, comme Georges Orwell avec ‘1984’, il était visionnaire ; alors, relisons les 2 ! Le vivant a ses secrets que nul expert ne pourra jamais complètement déchiffrer alors il faut lui faire confiance et écouter ses messages et les appliquer tant en santé qu’en économie…

Mutation des consciences, le bien commun porte bien son nom et si nous avons entendu le Pape François dans Laudato si’, changeons l’état d’esprit, cultivons positivité et optimisme. Repensons le durable, redonnons du sens à la VIE, travaillons sur cette quête, osons aller vers un capitalisme inclusif, source de solidarité, de simplicité et de sobriété ‘heureuses’.

©Martin de Waziers pour Alpha Omega Capital

Photo Laurette Heim 2020

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