Ferdinand Hodler, son illustre père à qui il servit de modèle durant sa tendre enfance, voulait en faire un peintre à son image. Hector Hodler avait du talent mais sans doute pas suffisamment pour égaler le géant. Dès l’adolescence, il s’engage dans le mouvement espérantiste aux côtés de son camarade d’école Edmond Privat, jusqu’à en devenir une figure de proue: il fonde l’Association Universelle d’Espéranto.
Le langage universel inventé par Zamenhof est, aux yeux des jeunes Genevois, le véhicule idoine pour relayer le pacifisme dont ils sont imprégnés en ce début de 20e siècle. Mais pas seulement: comme écrivain et journaliste, Hector Hodler s’est beaucoup engagé en faveur de la lutte ouvrière et des prisonniers de guerre.
Fouillant dans les Archives Jura Brüschweiler, dépositaires du fonds documentaire sur la vie et l’œuvre de Ferdinand Hodler, un quatuor d’historiens emmené par Marine Englert a réalisé ce beau livre illustré en exhumant des documents qui révèlent la vocation sociale d’un idéaliste suisse décédé beaucoup trop tôt de la tuberculose. Réd.
“Hector Hodler – Une posture pacifiste / Pacisma sinteno“, sous la direction de Marine Englert. Essais de Marine Englert, Charles Heimberg, Christian Lavarenne, Ulrich Lins. Ecrit en partenariat avec la Société Suisse d’Espéranto et l’Association Universelle d’Espéranto, l’ouvrage bilingue a été traduit par Mireille Grosjean et Christian Lavarenne. Editions Notari, décembre 2020.
