Après le premier tour de la présidentielle, je suis malade de voir à quel point la France est mal barrée. Une atroce perspective se profile, celle d’un président broyeur d’espérances qui sitôt réélu nous kidnappera dans ses griffes. Comment se fait-il qu’un homme aussi cruel, aussi peu sensible à la souffrance des gens continue à séduire les foules ? J’aimerais écrire un texte, un peu poétique, sur cette insouciance qui se faufile entre nos frêles silhouettes en attendant que le ciel nous retombe sur la tête. Comme au moment de la Covid, je me sens plus libre qu’habituellement, tout simplement parce que l’illusion d’un monde meilleur et différent se fait jour… et bientôt nous serons jetés dans la marmite des réalités incandescentes.
Ces élections, en France, auront été une illusion qui aura fait long feu. Et malheureusement chacun essaie, à sa manière, de tirer les marrons du feu. Demain, nous serons à nouveau piqués en vertu de lois liberticides, obligés à nous plier au concept de la précarisation à tous les niveaux, exception faite des « riches » et « bien portants » se refusant à prendre tout risque. En réalité, voter Macron, je le pense, c’est se refuser à prendre des risques… Toujours la même histoire : sous prétexte de voir des dangers partout, on se barricade dans des certitudes figées. On se contente d’anathèmes puisés dans un dictionnaire épuisé…
Bref, je suis triste. Car j’imagine la France dans cinq ans, lorsqu’il nous aura fallu acquitter la facture de tant d’illusions perdues. Mille milliards de dollars, la dette de la France? On ne compte plus les zéros…
Yann Le Houelleur, Gennevilliers
