Dans la pièce “Grünewald”, l’imaginaire poétique de Ferenc Rákóczy transcende le bois de Sauvabelin


Ecrivain, cinéaste, psychiatre. Homme de théâtre, désormais. Il faut remercier le confinement car sans cette sombre page sanitaire, jamais l’idée de faire jouer des acteurs en extérieur ne serait venue à l’esprit de Ferenc Rákóczy. Avec Grünewald, la pièce inspirée du peintre éponyme de la Renaissance, l’auteur helvético-hongrois établi à Lausanne fait franchir un pas de plus à son imaginaire poétique débridé.

Muni de la coiffe fabriquée de ses propres mains, Ferenc Rákóczy montre une reproduction du retable de Grünewald au départ de l’expédition fantastique dans le bois de Sauvabelin. Photo Le Médusé.

Grünewald est une promenade à travers bois en compagnie de monstres et de diablotins sautillants qui vous indiquent silencieusement le chemin.

Photo Le Médusé.
Photo Le Médusé.

Le spectateur intrigué suit les deux interprètes principaux en tenue médiévale qui se donnent la réplique, l’imposant Philippe Vidon à voix de Stentor dans le rôle de Grünewald (à gauche) et Enzo Scaldino dans celui de l’émouvant moine Nepers.

Photo Le Médusé

Assis sur un tabouret pliable fourni par les organisateurs, le spectateur s’imprègne de l’atmosphère mystérieuse qui émane du très riche texte de Ferenc Rákóczy. Une qualité littéraire que ne démentent pas les doux feuillus du lieu, frissonnants d’aise en cette soirée de Générale.

Photo Le Médusé.

La pièce présente un fragment de la vie de Matthias Grünewald, qui a peint entre 1512 et 1516, une période affligée par de grandes épidémies, le fameux retable d’Issenheim pour la commanderie des frères Antonins, un ordre qui soignait surtout les malades du feu de Saint Antoine. Parti à Bâle chez Holbein pour trouver des pigments qui lui manquaient, le peintre traverse les bois d’Alsace pour revenir au couvent d’Issenheim, près de Colmar, et y poursuivre son ouvrage. Il fera la route avec Nepers, un jeune moine extravagant, venu à sa rencontre pour l’assister dans son travail. 

Photo Le Médusé.

Comédie fantastique écrite et mise en scène avec la troupe du Renard par la queue, à Lausanne, Grünewald bénéficie de la complicité artistique de Cédric Amacker (chorégraphies), Jean-Paul Favre (direction d’acteurs), Alessia Correia Fernandes (costumière médiévale).

Tous les samedis et dimanches à 18h00 jusqu’au 18 septembre. Entrée libre, chapeau forestier. Réservations auprès de Clémence Vidon au 076 615 00 06.

La troupe salue à la fin du spectacle. Le moment où les “monstres” Christine Aubry, Philippe Dreyer, Véronique Sparti, Stéphanie Triet, Monica Vis, enlèvent le masque. Photo le Médusé.
Photo Le Médusé.

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Un commentaire à “Dans la pièce “Grünewald”, l’imaginaire poétique de Ferenc Rákóczy transcende le bois de Sauvabelin”

  1. pricam francine 3 octobre 2022 at 09:23 #

    Souvenir d’un spectacle exceptionnel à tout point de vue. Un très beau texte (où peut-on l’obtenir?) une mise en scène dynamique, un décor sublime et d’excellents acteurs (diction comprise) mention spéciale aux deux principaux protagonistes – plaisir de bien les entendre – sans oublier les petits lutins dont les gestes et la présence attentive guident le spectateur à travers les bois et l’histoire. Joie d’avoir l’impression d’en faire partie. Remarques préliminaires de l’auteur fort utiles. Inoubliable. Félicitations et merci pour l’aide précieuse à une éclopée. francine pricam

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