Ce n’est pas tout à fait un cadeau de Noël que les opposants lausannois à la 5G ont reçu de la part de leurs édiles dans un projet aux allures de serpent de mer, « les modifications d’une installation de communication mobile », en l’occurrence une installation à l’Avenue d’Ouchy, pour le compte des opérateurs Swisscom et Salt.
En date du 20 décembre 2022, le syndic Grégoire Junod prend des gants pour répondre aux habitants que le débat inachevé sur les effets secondaires potentiels de la 5G inquiètent. Mais le miel dont il enrobe ses mots ne cache pas l’essentiel: “la municipalité est tenue d’autoriser ce projet et d’écarter votre opposition sous réserve du droit des tiers”. L’ironie du sort étant que le rejet de la démarche citoyenne porte l’estampille de l’Office des permis de construire de la Ville de Lausanne, une enseigne pour le moins discrète dans un autre dossier en souffrance, le chantier bancal de la gare.
« En l’état actuel des connaissances, la plupart des experts estiment qu’il n’existe pas de preuve expérimentale solide permettant d’établir un lien de causalité entre l’exposition aux champs électromagnétiques et les symptômes décrits par les personnes se déclarant hypersensibles », argumente la municipalité pour justifier le rejet de l’opposition. Ce qui ne l’empêche pas de relever dans la foulée que « ces mêmes experts admettent que les plaintes (douleurs, souffrance, isolement psycho-social) exprimées par les personnes se déclarant EHS (hypersensibilité électromagnétique), correspondent à une réalité vécue… ».
Ni oui ni non, bien au contraire… Ces balbutiements contradictoires ont de quoi laisser pantois. Le discours sur la 5G finit par ressembler à celui sur les OGM. Parlez, parlez, nous on prend notre temps, de toute façon on fait ce qu’on veut. CC
