2023
Durée : 53 minutes
Quelle magnifique 🌹🌹🌹🌹🌹 analyse du roman de Denis Diderot (1713-1784) !
J’ai toujours montré, jusqu’à ce jour, beaucoup de respect envers les religieuses que j’ai côtoyées ou rencontrées, ayant réalisé très tôt qu’elles étaient soumises à l’impitoyable servitude du machisme de cette caste mâle toute puissante que sont les prêtres.
N’ayant toujours pas lu ce roman – ayant pourtant vu le film qu’en a tiré Jacques Rivette -, ce documentaire me donne aujourd’hui l’envie irrépressible de le lire.
Toutefois, permettez-moi de vous faire part d’une savoureuse anecdote.
A mes huit ans – nous sommes en 1958 -, je suis, pendant quelques mois, aux Sciernes d’Albeuve en Gruyère, les cours de l’école primaire donnés par les soeurs de St-Vincent-de-Paul ; je loge, comme d’autres enfants de mon âge, dans leur communauté.
Un jour, je tombe gravement malade – une pneumonie -, et les soeurs s’en inquiètent fortement.
Encore aujourd’hui, j’ai en mémoire ce souvenir extraordinaire, tellement vivace, de dormir dans le grand lit de la Mère supérieure – une femme m’ayant pris sous son aile, exprimant par là, non seulement sa crainte, mais peut-être aussi un désir maternel jamais assouvi ; elle avait quatre vingt ans – et de rêver que je suis au cabinet y faisant pipi ; seulement, j’étais bien dans son lit, et la chaleur du liquide – quelle douce sensation enfièvrée ce fut – me réveille ; désorienté, j’allume la lampe de chevet.
Clignant des yeux, je vois alors apparaître, de la chambre d’à-côté, tel un spectre, cette femme adorable, vêtue de sa chemise de nuit et coiffée de sa cornette.
Dès cet instant, à nul autre pareil, je lui en ai gardé une infinie tendresse.