A la personne qui faisait remarquer à Talleyrand comme une famille s’entendait bien, il rétorque : ont-ils déjà hérité ? Si le conflit est l’acte de se frapper l’un l’autre (con-fligo), il n’en faut qu’un pour le démarrer mais les deux pour faire la paix, sans compter, souvent, l’autre, intermédiaire parental ou médiateur social, pour les amener à la considérer ! Il est tellement aisé de le démarrer au quart de tour à l’heure actuelle que l’on en perd son latin !
Un de mes correspondants pousse le bouchon et m’écrit : la paix ou la guerre, telle est l’interrogation confuse qui mobilise les dirigeants de ce monde et leurs peuples inquiets en ces semaines d’automne. La situation désolante au Proche-Orient mobilise les talents diplomatiques pour extirper, autant que cela soit encore possible, les populations désemparées d’une situation inextricable depuis maintenant plusieurs décennies !
La spiritualité peut offrir au monde un élan
Si l’on ne parle, désormais, que du conflit ravivé depuis un an au Moyen Orient, il est larvé depuis l’entre-deux-guerres, la vie complète d’un homme ! Dans le fond, l’humanité ne sait pas vivre en paix car l’on ne peut se satisfaire de l’amour qu’ont prôné tous les sages de tous temps : amour de soi, charité pour l’autre, respect du bien commun ! Et, à la base c’est la peur qui règne alors et met tout un chacun sur la défensive plutôt que le développement !
Les perspectives électorales incertaines ici ou là-bas, je pense aux USA, la totale instabilité gouvernementale ailleurs, accaparent les énergies et occultent les esprits, laissant aussi les peuples dans l’incertitude, paralysant les projets et les rêves. C’est là que la spiritualité peut encore offrir au monde un élan, car elle seule est capable à ce jour d’élever l’homme de sa matérialité maladive, redonnant ainsi l’espérance, qui découle de la foi et de la charité !
Pour certains voici le retour du temps des vacances dans nos maisons de famille au milieu des campagnes gorgées de pluie automnale. Ce temps de retrouvailles mène vers la grande fête de la Toussaint pour les catholiques et les orthodoxes ; tous saints, mais qu’est-ce que la sainteté ? Simplement pratiquer l’amour toute sa vie ! Le lendemain, samedi, nous allons commémorer les défunts, ceux que nous avons aimés, âmes des morts pour les animistes.
Grands maîtres et bons principes au service de la paix
Mais les conflits sont partout, particulièrement dans les couples. Mariés ou pas, ils ne sont pas plus attachés que cela à la stabilité puisque nombre se séparent dans les 2 ans de l’acte volontaire de l’emménagement ou du mariage, laissant souvent pour compte des dommages collatéraux en parlant de leurs enfants en bas âge. Dr Dodson disait que tout se joue avant les 6 ans révolus donc l’âge de raison mais il doit se retourner de plus en plus en sa tombe…
Si l’on sait que la paix démarre au tréfonds de chacun de nous, puis dans son écosystème familial, il faut aussi que les dirigeants soient conscients des paramètres du bonheur et osent s’écarter de statut et patrimoine au profit de la paix, tels les grands maîtres qui ont tenté de nous transmettre de bons principes. Jésus ne nous a-t-il pas dit : aime ton Dieu, ton prochain comme toi-même ? C’est ce ‘comme’ qui compte : connais-toi ‘toi-même’ et tu connaîtras…
Peut-on rêver à nouveau?
Travailler est une nécessité pour l’homme qui part à la conquête de sa pitance, revient avec la manne qu’il aura réussi à récolter et la rapporte à son foyer, le centre de son être de fond. Oui, l’homme n’est pas là pour les deux premiers piliers du trépied de la vie mais surtout le 3ème : son développement personnel. Faire, avoir et être sont l’apanage de toute sagesse et l’outil principal qui l’embellit s’appelle l’amour, amour de soi, de l’autre et de son alentour !
Malheureusement, faire dit travailler et tient son origine de trepalium en latin ou instrument de torture ! Avoir en ce monde d’hyper-modernité nous appelle à travailler plus pour gagner plus comme le disait Sarkozy. Être est alors dévoyé pour un sens désastreux, le paraître, les réseaux sociaux en étant l’épidémie du siècle. Alors, peut-on rêver à nouveau, œuvrer pour le bien, chercher le beau et le bon, trouver le vrai dans cette jungle ou est-ce pure utopie ?
©Martin de Waziers
Aucune intention de flatterie de ma modeste part. Mais quel plaisir de s’injecter, dans les veines de l’espérance, une dose d’optimisme comme celle dont Martin Waziers, le bon docteur des âmes en peine, a le secret ! On ne lit plus beaucoup de beaux textes comme ceux-ci dans les journaux dont les feuilles s’étiolent toujours davantage. Après cette saine lecture, et le coup d’œil sur cette photo prise dans de somptueuses vignes, me vient à l’esprit que nos dirigeants devraient avoir l’obligation de recevoir, chaque jour, avant de se mettre à « la torture » du travail, la visite d’un sage dans le dessein d’agir en toute conscience au long de toute une journée. « On ne peut se satisfaire de l’amour (…) » assure Martin, et force est de constater que dans une société devenue si matérialiste, les publicitaires, menant le monde, nous imposent d’aimer nos caprices bien avant d’aimer les autres. Aimer, c’est faire en partie abstraction de soi-même pour voir au-delà de son cœur, et entrer en symbiose avec l’autre. Aimer n’est pourtant pas un aveu de faiblesse ou de naïveté, mais parfois faut-il dire crûment les choses pour mettre ceux qui nous semblent s’égarer devant leurs responsabilités, face à la nécessité d’assurer à la société une cohérence. Mais il est une question que je me pose, et je n’ai encore point trouvé de réponse : la destruction des appareils de production, dans de nombreux pays, ne favorise-t-elle pas l’instauration d’une société dépourvue de repères ? De quoi vivent-ils, ces peuples en guerre qui ne peuvent se raccrocher qu’à la solidarité ou l’aide étrangère pour survivre misérablement ? On le voit bien chez nous : la guerre que le gouvernement nous invite à mener contre l’économie de la drogue ne découle-t-elle pas d’une destruction d’un tissu industriel et agricole qui a tué les « vrais emplois » et favorisé « le grand remplacement » d’une économie stable par une constellation de petits emplois merdiques servant à disséminer des produits toxiques et en définitive si superflus ?
Martin, vous n’imaginez pas à quel point vos articles interpellent vos lecteurs à tout point de vue. Et même davantage : ils ébranlent jusqu’au plus profond de nos neurones.