Depuis plus de 30 ans, suite au développement des moyens médico-techniques et au vieillissement de la population, les coûts de la santé ne cessent d’augmenter, ayant triplé durant cette période.
Des expériences de managed care (gestion des soins) pour tenter de les endiguer ont vu le jour en Suisse dès la fin des années 80. Aux USA, en particulier dans l’Orégon, de telles propositions existaient déjà depuis environ 50 ans.
Tendre à l’immortalité
En dépit de l’irréalisme de l’objectif final, le succès mitigé de ces expériences est en particulier lié au fait que les progrès scientifiques entretenaient le fantasme de pouvoir tout soigner et d’une longévité proche de l’immortalité.
Il faut bien admettre que les progrès techniques ont nettement amélioré physiquement la qualité de vie. Le corollaire est la non-gestion du risque en particulier médical, les accidents, vu leur survenue brutale, étant moins concernés.
L’angoisse jusqu’à la dépression
Cette mauvaise gestion du risque, qui ne peut jamais être nulle, pousse l’angoisse jusqu’à la dépression.
La panique s’installe avec un mode de consultation anarchique attisé par une sur-spécialisation. De plus, l’urgence devient reine.
De ce fait, les coûts ne font qu’augmenter.
La votation du 24 novembre
La votation du 24 novembre invite à voter sur le mode de financement et non sur les coûts. Il s’agit du principe des vases communicants sans aucune garantie de gestion.
Pour tenter d’agir sur les coûts, une revalorisation du médecin traitant dans le cadre d’une relation de confiance réciproque me paraît utile. De plus, le respect du secret médical et de l’entretien singulier lors de la consultation me semble essentiel. Il s’agit de ne plus tout mettre sur la place publique en respect de l’intimité du patient.
Docteur Yves Ecoffey, Yverdon