Yasmine Motarjemi, les lecteurs d’infoméduse la connaissent bien. L’engagement de cette lanceuse d’alerte, ancienne directrice Monde de la sécurité des aliments chez Nestlé, a été souvent relayé dans nos colonnes à compter du jour où son cas, un harcèlement puis un licenciement pour « divergence de vues », a fait l’objet d’une analyse dans la rubrique « Les Inécoutés », en 2013. En 2023, après 13 ans de procès, elle gagne en appel contre son ex-employeur.
Aujourd’hui paraît le livre « Ce que l’empire Nestlé vous cache », que Yasmine Motarjemi a écrit en collaboration avec le journaliste Bernard Nicolas. Comme le précise l’éditeur Robert Laffont dans la quatrième de couverture:
Elle (ndlr: Yasmine Motarjemi) peut, enfin, vous livrer la vérité sur cet empire. Au nom de notre santé à tous.
Et l’éditeur de poursuivre:
Au-delà des scandales des pizzas Buitoni et des suspicions de fraudes concernant les eaux minérales, elle dévoile dans ce livre d’autres affaires méconnues du grand public: des biscuits qui bloquent la gorge des bébés, des pâtes à cookies qui mènent aux soins intensifs, des aliments pour animaux qui causent la mort de centaines de chiens et chats, du lait infantile contaminé…
D’où cet enjeu, résumé par les auteurs dans l’épilogue:
Il est grand temps de prendre conscience de la nécessité absolue d’une transparence totale dans l’ensemble des domaines qui touchent aux intérêts publics, telles que la santé et la sécurité des consommateurs.
La puissance du lobby de l’eau fait que Yasmine Motarjemi ne cultive pas un optimisme débordant. Dans une interview accordée au magazine « Le Point » après la parution du livre, la lanceuse d’alerte s’exprime sur l’affaire Nestlé Waters qui remue le landerneau hexagonal depuis plusieurs mois:
Les responsables politiques sont tous en connivence avec les dirigeants de Nestlé. Je ne reproche pas aux politiques d’un pays de rencontrer les dirigeants d’une entreprise, c’est normal. Ils peuvent se voir, discuter, débattre ensemble. Mais leur fidélité devrait aller aux consommateurs, pas aux entreprises !
Christian Campiche