Tribune libre – Mensonge politique ou politique du mensonge?

On savait déjà, depuis le sinistre épisode du Covid, suivi de celui, plus sinistre encore, du pseudo-vaccin, que le mensonge présidait à la parole et à l’action politiques. Les plus aguerris, eux, savaient depuis plus longtemps encore que la propension à feindre, dissimuler, construire des scénarios (« narratives ») était le propre de la nature humaine.

Deux hommes, cependant, illustrent de manière évidente le lien entre politique et mensonge.

D’abord, Macron.

Présenté par une conjuration des possédants les plus riches et les plus puissants comme un homme providentiel, un « Mozart de la finance », diplômé des écoles les plus éminentes, petit génie de Bercy et des environs du pouvoir, il bénéficia, lui, l’inconnu absolu quelques semaines plus tôt, d’une campagne médiatique sans précédent qui en fit d’un coup une figure incontournable, connue de tous, chacun pensant qu’il avait toujours été là, presque un membre aimé de chaque famille de France et d’ailleurs.

J’ai personnellement le souvenir d’une personne sympathique de la petite bourgeoisie girondine, convaincue que le nouveau président allait lui protéger son pécule et faire de la France un paradis, me demandant, au lendemain de l’élection de 2017, ce que je pensais du nouveau locataire de l’Elysée. A ma réponse – « Il a été mis en place pour détruire la France et il la détruira », – elle sursauta, écarquilla les yeux et recula presque d’horreur. Par la suite, elle ne cessa de vanter les mérites du « Jupiter », ne tarissant pas d’éloges. Depuis deux ou trois ans, toutefois, elle s’est faite totalement silencieuse, n’évoquant ni le nom du grand homme ni son action. Et détruire la France, Macron le psychopathe narcissique l’a quasiment fait. Il n’y manque qu’un effort supplémentaire, peut-être en passe d’advenir : la guerre.

Trump, le rêve devenu cauchemar

Ensuite, Trump.

J’avoue avoir été parmi ceux qui pensaient – qui espéraient, serait plus exact – qu’il serait l’un des rares présidents des Etats-Unis à enfin maîtriser l’Etat profond si néfaste pour le monde, un homme de paix, non pas factice à la Obama mais déterminé à faire taire les armes un peu partout sur la planète. Il me semblait avoir la possibilité de le faire puisque ces armes sont essentiellement américaines et les boutefeux aussi.

Force est de constater que le rêve est devenu cauchemar. Probablement contraint par un Etat profond immaîtrisable, il se voit forcé non seulement de favoriser la poursuite des guerres en cours – Ukraine, Moyen Orient – mais de semer la poudre ailleurs encore : les profits de l’industrie américaine de l’armement exigent du sang et des larmes.

Larmes économiques, d’abord : les sanctions, les taxes douanières prohibitives, les coups de force financiers, les sabotages, les chantages achèvent non seulement d’appauvrir une Europe en train de se suicider (disons plutôt : que ses dirigeants politiques et ses élites mondialisées sont en train d’assassiner), mais menacent comme jamais l’établissement du monde multipolaire que mettent en œuvre les BRICS, un monde attendu par les gens raisonnables et de bonne volonté. Larmes politiques, ensuite, et là, on est en droit de s’interroger : de quelle autorité – sinon celle du plus fort – les Etats-Unis via Trump se permettent-ils d’enjoindre au président indien de ne plus acheter de pétrole russe sous peine de sanctions, espérant par là abattre une Russie provoquée jusque dans son existence même depuis la fin du siècle dernier, une Russie qui, dès lors, se défend, et dont nous avons besoin pour stabiliser la planète et rester libres ? De quelle autorité se permettent-ils de menacer le Venezuela (son pétrole est une pièce de choix pour Exxon et les autres sociétés américaines) et de mettre à prix (50 millions de dollars !) la tête de son président légalement élu sous peine d’une invasion, les marines étant déjà à quelques km des côtes vénézuéliennes ? De quelle autorité se permettent-ils de soutenir le boucher de Tel-Aviv, installé, dans la lignée des pires assassins de masse de l’Histoire, dans son imperturbable volonté génocidaire sur le chemin d’un Grand Israël qui n’a jamais existé que dans le texte de l’Ancien Testament ?

Il est temps de dénoncer le mensonge

Trump, en bon bateleur commercial qu’il est, avait assuré le monde qu’il mettrait un terme à la guerre en Ukraine en quarante-huit heures : que n’a-t-il cessé, dès lors, de fournir armes et dollars à Zelensky le corrompu, homme médiocre devant qui tout l’Occident s’est agenouillé ? Que n’a-t-il ordonné à l’OTAN, la plus grande organisation criminelle de tous les temps, de se retirer à plusieurs milliers de km des frontières russes ? Il lui suffisait de supprimer les bases américaines qui confectionnent un chapelet de menaces nucléaires tout autour de la Russie. Que n’a-t-il, enfin, aidé les patriotes européens à se débarrasser d’une Union, dite « européenne », institution fantoche, dirigée par une présidente devenue moralement et judiciairement illégitime, reconduite néanmoins par des chefs d’Etats européens trahissant leurs peuples, sous les applaudissements d’une grande majorité de députés à Strasbourg et Bruxelles dont l’unique souci est de pouvoir continuer à jouir de la bonne soupe qui remplit leur gamelle parlementaire ?

Le mensonge, de fait, l’Histoire éternelle et récente le prouve, est bien une tare inhérente à la politique. Il est temps encore de le dénoncer et de s’en prémunir, avant que les « progrès » techniques et juridiques n’éteignent toute voix dissidente. Avec le projet européen de Chat Control, ce sera le cas plus tôt qu’on ne l’attend.

Michel Bugnon-Mordant, Fribourg

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2 commmentaires à “Tribune libre – Mensonge politique ou politique du mensonge?”

  1. Le Houelleur Yann 22 septembre 2025 at 11:21 #

    L’appréciation que vous faites de M. Macron est de mon humble point de vue pleinement justifiée. Comment se fait-il que la France, où nous comptons encore tellement d’intellectuels et de « gens » cultivés ait pu succomber au charme si vénéneux d’un tel homme qui disposait d’une infrastructure de communication et relations presse aussi aguerrie, une toile d’araignée tissée par la caïd Mimi Marchand ? Le public le plus susceptible de souscrire aux idées du prétendu Mozart de la Finance, c’était le petit peuple des retraités et des boursicoteurs qu’il a voulu choyer, tout comme les artistes aux ramifications si développées. Je connais des amis, électeurs de la 1ere heure de Macron, qui se mordent les doigts.

    • BUGNON-MORDANT 23 septembre 2025 at 18:54 #

      Je suis très honoré que vous ayez commenté mon humble article et de manière si pertinente. Personnellement, je vous lis souvent et reconnais en vous un observateur cultivé, au style clair et élégant.

      Michel Bugnon-Mordant

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