Nouvelle tendance dans les magazines: les annonceurs sont conviés aux séances de rédaction où ils prennent les meilleurs places, laissant les strapontins aux journalistes. Malheur à celle ou celui qui oserait critiquer le contenu de l’édition de la semaine. Le ton est convenu, du style: “Dites-nous, Monsieur Club Méditerrannée, de quoi devront parler les journaux cette année?”. Pas étonnant, dans ces conditions, de voir les revues donner la priorité à des quasi-publireportages aux Seychelles plutôt qu’aux conséquences négatives du tourisme. J’y repense automatiquement quand j’entends parler des incendies qui dévastent le sud de l’Europe. Toulon encerclée par le feu et ces hordes de vacanciers qui bravent des heures de bouchons pour se serrer comme des harengs fumés au pied d’une végétation calcinée. Le tourisme, nous dit-on, est source de revenus pour les autochtones. Pratiqué massivement, il provoque surtout beaucoup de dégâts. Combien de vapeurs d’essence, combien de kérosène rejetés dans l’atmosphère? Tous ces objets en PET abandonnés dans la nature? La faune et la flore chassés, souillés par les lotissements immobiliers. Les gens qui fuient leurs cages à lapin pour en retrouver d’autres. Mais qu’importe, finalement, puisque le prince est content: pendant ce temps, il est sûr qu’ils ne feront pas la révolution.
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