La dernière victime en date du mouvement mondial de privatisation se trouve en Suisse. Il s’agit de Swisscom. L’opérateur national helvétique a trempé son orteil dans les eaux tumultueuses du capital privé pour la première fois au début des années 90. Mais l’Etat en est resté l’actionnaire majoritaire tout en lâchant la bride parfois inconsidérément. A plusieurs reprises au cours de la dernière décennie, Swisscom a tenté de prendre des participations à l’étranger mais cette politique s’est souvent soldée par un échec. En Inde, le groupe suisse a même frôlé le désastre. Aujourd’hui, fort du sentiment qu’il doit justifier la position de valeur vedette occupée par son action à la Bourse, il convoite notamment un opérateur irlandais. Sans succès, pour l’instant. Les analystes financiers font preuve de scepticisme, le titre s’enfonce dans les profondeurs de la cote et les membres du gouvernement s’étripent à défaut de trouver une stratégie viable pour Swisscom dont l’effectif atteint plusieurs milliers d’employés – mais qui s’en soucie vraiment? En réalité, l’opérateur a été à la fois trop et pas assez loin dans le processus de privatisation. Otage de ses contradictions, il ne peut plus ni reculer ni avancer. Sa situation devient tragique. Swisscom, une nouvelle affaire Swissair?
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