Silence dans les médias. Le Conseil supérieur des forces armées a interdit de faire mention du référendum sur les amendements constitutionnels, prévu demain. Même sur Twitter, quelques activistes s’engagent à ne plus en faire mention. Il faut peut-être bien ça pour calmer les esprits surchauffés. Les innombrables “Talk Shows” à la télé et leurs discussions déstructurées, ont brouillé un peu plus les esprits. D’ailleurs beaucoup se trouvent encore face au choix cornélien d’approuver ou pas ces amendements. D’un côté il y a l’aspiration à la liberté. Et de l’autre, le prix à payer. Avec le nombre de plaintes déposées ces jours-ci à la police militaire pour vol, destruction de bien immobilier, viol, assassinat, falsification de documents de propriété, le choix d’un retour rapide à la stabilité, et donc du “OUI” aux amendements, est attirant. Mais beaucoup n’ont pas encore tranché.
Dans un nouveau sms envoyé ce matin, l’armée défend le vote sur les amendements qui traduit pour elle “la mise de la place de la démocratie” tellement désirée. Elle parle probablement, comme le disait un activiste sur Tweeter, de ” la démocratie du fast food qui ne provoquera qu’une indigestion”. Dans cette propension à vouloir coûte que coûte la tenue du référendum demain, il y a les Frères musulmans. Car s’ils ne visent pas la Présidence de la république, ils veulent le Parlement. Signe de ces nouveaux temps de campagne, ils inséraient même ces derniers jours des prospectus appelant au “OUI” dans les journaux à grands tirages. Du concentré de marketing… D’autres prospectus étaient distribués pour un vote dans le même sens, sans mention de leur logo. Avec bien sûr un message pour culpabiliser les bonnes âmes : ” Voter OUI est un devoir religieux”. Mais selon les réactions dans divers milieux, ils ont peut-être poussé la machine de campagne un peu trop loin. Le premier raté de cette démocratie en rodage?
Article paru dans le blog “Tremblements d’Egypte“