Il y a eu Chessex, et puis pfuit. Les écrivains romands n’ont pas la gouaille ni le talent nécessaire pour faire carrière dans le monde littéraire français, assène en substance le directeur du « Matin » dans sa chronique du samedi. Lequel s’extasie, en revanche, devant le succès d’auteurs alémaniques en Allemagne.
Peter Rothenbühler est-il ignorant ou malveillant? D’abord, il omet de préciser que les éditeurs romands n’ont pas tous pignon sur rue à Paris, loin de là. Leur réseau de vente ne couvre que la Suisse romande. Si le lecteur français n’a pas accès aux livres des auteurs romands, comment ces derniers pourraient-ils s’imposer au-delà de la frontière ?
Ensuite, M. Rothenbühler pourrait aussi se battre la coulpe. Lors d’un débat consacré à la censure au Salon du livre et de la presse à Genève, plusieurs auteurs romands ont dénoncé l’ostracisme dont ils sont victimes de la part des médias du groupe de presse auquel appartient le moraliste du «Matin ». Représailles, jalousie ? Ou paresse, tout simplement, comme l’a suggéré le dessinateur Barrigue, fondateur du satirique “Vigousse” ?
On sait depuis longtemps que les journalistes ne sont pas forcément des écrivains !!!
L’un ne va pas forcément sans l’autre mais en l’occurrence PR ne fait pas allusion aux journalistes. Il pense bien aux écrivains. Il devrait se renseigner car la Suisse romande regorge d’auteurs de talent (Philippe Jaccottet, Anne Cunéo, Alexandre Jolien – ce dernier vend beaucoup de livres en France, soit dit en passant – …)