Une vraie révolution copernicienne.
PAR CHRISTIAN CAMPICHE
La crème de la crème du Fonds monétaire international, trois économistes comptant parmi les plus renommés de la banque centrale des banques centrales, ont pris leur plus belle plume pour critiquer le néolibéralisme dans une revue éditée par… le FMI.
Un gendarme de la finance plutôt connu à ce jour comme étant un chantre de la mondialisation. Le FMI serait-il devenu un repère de gauchos?
Il y a une logique dans l’analyse de Jonathan Ostry, Prakash Loungani et Davide Furceri, puisque c’est par eux que le scandale arrive. Le trio a tout simplement comparé la doctrine à la situation sur le terrain. Or, l’observation montre que «certaines politiques néolibérales ont creusé les inégalités, au lieu de générer de la croissance». Un comble pour une organisation qui se donne pour objectif de réduire la pauvreté.
Et de citer le Chili, à qui le prix Nobel Milton Friedman prédisait un avenir radieux au début des années 80. Si ce pays sud-américain s’en est relativement bien sorti, ce n’est pas parce qu’il a appliqué à la lettre les préceptes néolibéraux de Friedman. Il a mené au contraire parallèlement une politique sociale dans la ligne de Joseph Stieglitz, un autre Nobel d’économie, concluent les têtes pensantes du FMI.
Le monde à l’envers, je vous dis. Eberlué, le Financial Times s’interroge toujours sur les raisons de cette sortie du placard.
L’échec de la politique d’austérité en Grèce? Interrogé par le quotidien de la City, un économiste de Harvard penche pour une explication plus prosaïque. Il y a deux FMI, relève-t-il en substance: le premier agit en roue libre, le second fonctionne selon des critères opérationnels classiques. Il suit une politique orthodoxe, c’est lui qui mène le bal. On voit les résultats.