Mort à Budapest en 1941, âgé de 57 ans, Mihàly Babits fut un poète, romancier, essayiste et traducteur pacifiste hongrois qui joua un rôle important dans la littérature de l’entre-deux-guerres. Il publia notamment en 1938 le «Livre de Jonas», dont son compatriote Sàndor Marai dira: «Cette création admirable de la littérature mondiale se repose dans le récipient mystérieux de la langue hongroise et attend l’heure du découvert, comme le triple cercueil d’Attila dans le sable du Danube».
Si le poème philosophique de Babits n’a peut-être pas encore atteint cette consécration universelle, il s’en rapproche de toute évidence grâce aux traductions qui ont éclos ici ou là. La version française du «Livre de Jonas», que l’on doit à Ibolya Kurz, est parue en 2012 chez Slatkine, admirablement illustrée par Miklòs Corsos et préfacée par André Reszler.
Vendredi soir 18 novembre 2016 à la salle paroissiale du Sacré-Coeur d’Ouchy, l’acteur helvéto-hongrois Eörs Kisfaludy (photo B. Elöd) a donné une dimension supplémentaire à ce chef-d’oeuvre en récitant le texte avec brio. Il était accompagné de trois musiciens genevois, Saskia Filippini et Delphine Zarb au violon ainsi que Danilo Ivanov au violoncelle, lesquels ont interprété des sonates de Bach.
L’événement était organisé par la section lémanique de la Société Helvetia-Hungaria. Compte tenu de la qualité de la prestation, il reste à souhaiter que des théâtres francophones auront la bonne idée de le renouveler.