H&M provoque avec ses pubs, les deux poids, deux mesures de la tolérance


Dimanche 7 janvier, l’enseigne H&M publie sa nouvelle campagne. Elle provoque un tollé général dans le monde entier. Des stars ont même boycotté la marque. Depuis, le groupe c’est excusé et a retiré sa campagne mais la hargne ne passe pas.

La marque de vêtements flambe la toile faisant poser un petit garçon noir habillé d’un sweat-shirt titrant: «Le singe le plus cool de la jungle».

Bien que lundi dernier, l’entreprise Suédoise ait publiquement présenté ses excuses et retiré les clichés, la photo fait encore des vagues. Entre outrance et controverse, la tension est palpable sur les réseaux sociaux. Mais pas uniquement : des militants du parti de gauche radicale EFF (Economic Freedom Fighters), saccagent un H&M de la région de Johannesburg et Pretoria en Afrique du Sud.

Certain internautes, définissent les réactions de démesurées, la photo n’est qu’un acte de maladresse, pour d’autres le qualificatif «victimisation» est lancé. Un Morgien souhaitant garder l’anonymat s’indigne:

«Nous ne sommes pas dans un tribunal où les lois dictent le jugement. Cette thématique est régie par nos cœurs et notre sensibilité, il y a toute une histoire derrière. Personne ne peut porter d’appréciation sur ce qui blesse un être. On sait tous qu’il y a une intention de provoquer: faire un coup de com’. Partant du principe que les réactions ne seraient que passagères. Même si, cette publicité ne ne me concerne pas directement, je réagis pour verser ma goutte dans cet océan trouble, donner de moi-même, même si cela paraît infime, cela fait partie de mes devoirs. Toutefois, les actes de violence ne sont pas une solution, ils ne font que banaliser la cause… Pour faire court, les personnes criant à la «victimisation» reflètent l’état critique de notre société. Je ne pense pas qu’il faille être nécessairement noir pour se sentir concerné.»

Samuel Waelti

Tags: , , ,

5 commmentaires à “H&M provoque avec ses pubs, les deux poids, deux mesures de la tolérance”

  1. Bernard Walter 18 janvier 2018 at 10:13 #

    Non mais… là on mélange tout !
    Je suis désolé, ce n’est pas une question de sensibilité personnelle ni une question de savoir si on est blanc ou noir.
    Les choses sont pourtant simples. Après tant de siècles de racisme allant de l’esclavagisme et du pillage systématique du continent africain jusqu’au racisme ordinaire à la Tintin au Congo et puis au ségrégationnisme américain nourrissant en son sein le racisme criminel pur et dur du Ku Klux Klan, on ne peut pas laisser recommencer des choses pareilles.
    Quant aux réactions provoquées par l’ignoble propagande de ces marchands de vêtements, ceux-ci ont à en assumer l’entière responsabilité. Et que leurs magasins soient fermés en Afrique du Sud, c’est bien le minimum, ils devraient surtout se voir infliger une lourde peine par un tribunal pénal international constitué pour la circonstance.

  2. Micaela Piccolomini 18 janvier 2018 at 14:46 #

    Il suffit d’aller voir le film dano-suédois ” The Square” palme d’or 2017 à Cannes pour découvrir avec quel cynisme travaillent certains responsables de campagnes publicitaires (espérons pas tous). Pour eux, seul le but compte, heurter les sensibilités n’est pas un frein, bien au contraire, l’important est qu’on en parle pour…. Ici le but aura été atteint. Ce sont de fins psychologues qui connaissent bien nos petites têtes de consommateurs….Restera à observer les chiffres des ventes de H&M.

  3. Bernard Walter 18 janvier 2018 at 19:22 #

    Oui mais… il y a bénéfices et déficits
    et le déficit pour ces marchands de vêtements est énorme en terme d’image.
    La dignité et le respect auront en fin de compte toujours le dernier mot.

  4. Heizmann 20 janvier 2018 at 00:10 #

    Étrange.. Et si le bambin avait été blanc avec un tee-shirt sur lequel nous aurions pu lire: « le phoque le plus sympa de la banquise »?

  5. Bernard Walter 20 janvier 2018 at 22:55 #

    A M. Heizmann.
    On aurait pu lire aussi : « La méduse la plus sympa des campagnes helvétiques ».
    Mais soyons sérieux, Mr Heizmann ! Votre comparaison ne tient pas la route.
    J’ai connu il y a une vingtaine d’années Kapupu Diwa Mutimanwa, représentant du peuple des Pygmées de par le monde. Nous avons partagé une belle amitié, et il m’a parlé, toujours avec vivacité et philosophie, de la façon dont les Pygmées étaient discriminés au Congo, sa terre d’origine, et comment ils étaient couramment appelés singes. Ce qui bien sûr véhiculait un sentiment de total mépris.
    Dois-je vous apprendre que l’étiquette de « singe », en termes racistes, s’applique à des êtres que l’on considère comme des sous-hommes ? Et qu’en l’occurrence, le jeune garçon est noir.
    Et que précisément, H&M n’a pas utilisé un enfant blanc pour sa pub raciste.
    On pouvait penser que ce genre de choses disparaîtraient un jour de nos horizons culturels.
    Apparemment ce n’est pas le cas.
    Vous pourrez m’appeler singe si vous voulez, et ça ne va pas me déranger parce que ceux de ma famille n’ont pas eu à subir des siècles de racisme.
    Peut-être que je me suis mépris sur ce que vous vouliez dire, et j’espère que c’est le cas.

Répondre à Heizmann

Les commentaires sous pseudonyme ne seront pas acceptés sur la Méduse, veuillez utiliser votre vrai nom.

Mentions légales - Autorenrechte

Les droits d'utilisation des textes sur www.lameduse.ch restent propriété des auteurs, à moins qu'il n'en soit fait mention autrement. Les textes ne peuvent pas être copiés ou utilisés à des fins commerciales sans l'assentiment des auteurs.

Die Autorenrechte an den Texten auf www.lameduse.ch liegen bei den Autoren, falls dies nicht anders vermerkt ist. Die Texte dûrfen ohne die ausdrûckliche Zustimmung der Autoren nicht kopiert oder fûr kommerzielle Zwecke gebraucht werden.