Les armes dans le cinéma d’imagination


Au cinéma les armes sont partout, dans les mondes de la science-fiction, comme La guerre des étoiles et ses 8 épisodes depuis 1977 ou encore les deux Blade Runner, sans parler des Matrix.

PAR JACQUES GUYAZ

Mais aussi dans d’autres univers, ceux des Pirates des Caraïbes ou du moyen-âge fantastique inspiré de l’œuvre de Tolkien dans Le seigneur des anneaux. Des centaines de millions de spectateurs connaissent ces films par cœur et ont frémi en voyant les héros et les méchants se battre à coup d’épées, de sabre laser ou de revolvers.

Mais d’où provient l’inspiration des responsables des accessoires des productions cinématographiques qui doivent créer ces armes, fausses mais pas toujours, que nous voyons à l’écran? Le musée militaire de Morges y répond dans une très jolie exposition intitulée: Fantastique! Armes et armures dans les mondes imaginaires, à voir jusqu’au 2 décembre.

Les maisons de production sont très réticentes dans le prêt des accessoires de films. Le musée de Morges a donc réussi un petit exploit en réunissant une belle panoplie d’armes de cinéma, la plupart du temps issues de collections privées, en les comparant avec des armes véritables.

Et l’on constate que ces armes de cinéma sont parfois réelles, ou alors en vrai métal, avec des ajouts de fioritures pour leur donner une apparence exotique. Il est en effet nécessaire, pour le réalisme des scènes, que le poids de l’arme apparaisse dans la tension du bras et du corps de l’acteur, ce qui serait impossible avec, par exemple, une copie en polystyrène. De même, avec un vrai revolver, il est possible de tirer à blanc, ce qui accroît le naturalisme de la scène.

Les épées et les armes blanches sont souvent des copies, sans le tranchant, d’armes réelles, à peine modifiées. Et l’on apprend que les producteurs anglo-saxons vont souvent chercher leur inspiration … en Suisse. Nos mercenaires formaient les troupes d’élite de l’Europe de la fin du moyen-âge au 18e iècle et nos musées militaires ainsi que les collectionneurs ne manquent pas d’armes de toute provenance ramenées par les survivants rentrés au pays.

La crédibilité historique n’est d’ailleurs pas le souci premier des réalisateurs de ces films. Dans les films de pirates, il est possible de repérer épées écossaises et rapières espagnoles, alors qu’il est impossible de se battre sur le pont étroit et encombré d’un bateau avec ces armes beaucoup trop longues. Les armes blanches à bord de la marine à voile étaient plutôt des sortes de grands poignards.

Dans les films fantastiques dont l’action se déroule au 20e siècle, les héros sont souvent équipés de revolvers Remington américains ou Webley irlandais. Mais le sens de la trouvaille historique des responsables des accessoires s’exerce surtout dans les films de science-fiction. Dans Star Wars, les fusils et autres revolvers sont souvent des copies avec quelques ajouts d’armes allemandes de la deuxième guerre mondiale, soit des Lüger et des Mauser.

Dans les derniers épisodes de La guerre des étoiles, les rebelles, autrement dit les gentils, sont équipés d’armes directement inspirées du SIG Sauer P226 suisse. Honneur à l’entreprise de Neuhausen, désormais Swiss Arms, qui détient la marque SIG Sauer et qui pourra donc se reconvertir dans les pistolets de cinéma le jour où les exportations d’armes réelles seront plus difficiles – ce qui n’est pas près d’arriver puisque le Conseil fédéral envisage d’assouplir la vente d’armes dans des zones de conflits.

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