A l’instar du peintre Géricault qui avait évoqué, dans une grande toile que l’on peut admirer au Louvre, le naufrage de la frégate « La Méduse », le pouvoir exécutif vient de nous donner le spectacle désolant de sa propre débandade…
PAR VINGTRAS
…et ce n’est pas l’hommage national qui sera (justement) rendu vendredi 5 octobre à Charles Aznavour qui pourra effacer cet accroc dans la communication jupitérienne selon le principe largement éprouvé qu’un clou pouvait en chasser un autre.
En effet, le départ du Ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, ne relève pas de la triviale péripétie. D’abord, c’est l’un des piliers de la macronie qui s’en va et ne laisse dans l’équipe forgée initialement qu’un seul dinosaure social-démocrate (Jean-Yves Le Drian) déséquilibrant ainsi un gouvernement dont la couleur est désormais majoritairement sarkozyste.
Cette démission fracassante est non seulement une preuve de faiblesse du pouvoir en place mais aussi et surtout l’évidente démonstration de son insignifiance politique.
C’est la décrépitude d’un pouvoir uniquement forgé sur le narcissisme et l’ambition d’un homme. Sans aucun cap ni dessein d’avenir à moyen ou à long terme…
Alors, si les classes dominantes de la haute bourgeoisie qui ont coopté ce pouvoir ne voient pas bientôt arriver quelques résultats rassurants sur les chiffres du chômage ou le maintien du pouvoir d’achat, elles n’hésiteront pas à l’écarter !
La présidence n’est pas un blanc-seing et le locataire de l’Elysée devrait savoir que la Constitution de la Ve République (dont on commémore le 60e anniversaire aujourd’hui) comporte quelques règles susceptibles de limiter le pouvoir personnel de l’impétrant.
Mais ce qui reste désolant dans cette gouvernance démantelée, c’est l’incertitude qu’elle induit pour la vie quotidienne de la population. Car, si on reprend la sémantique macronienne, nous sommes toutes et tous encordés et gravissons péniblement des pentes escarpées bordant quelques sombres précipices où nous risquons d’être précipités à tout moment lorsque nos points d’appui disparaissent…
Où sont les secours ?