L’Etat de Genève, conjointement avec un consortium formé des entreprises Girardi, Piasio et Induni, entend réaliser une grande décharge de matériaux inertes d’excavation aux portes de Genève, à Bellevue et Collex-Bossy. Il s’agit de terrains agricoles d’une surface de 20 hectares où paissent des bisons à dix mètres des habitations. La décharge sera approvisionnée par plus que 200 camions par jour. Les riverains ont créé une association et lancé une pétition contre la décharge, qui a déjà récolté plus que 1000 signatures en moins d’un mois. Les explications d’Ulla Birk, pétitionnaire:
Sachant que la route de Colovrex est déjà largement saturée, ce trafic supplémentaire risque de créer encore plus de bouchons et de la pollution de l’air, autant par les particules fines émises par les moteurs que par la dispersion de poussières. Malgré le fait qu’un remblai anti-vent est prévu devant nos habitations, les poussières ne vont pas s’arrêter derrière ce remblai. La majorité des poussières risque d’être déposée jusqu’à une distance de 100 mètres du lieu d’émission. Ces particules fines, dites PM10, sont connues pour provoquer des maladies respiratoires jusqu’au cancer, des maladies cardiovasculaires, etc. Les promoteurs vont employer des brumisateurs pour limiter les envols de poussières, mais ces brumisateurs devront impérativement utiliser de l’eau potable pour éviter le risque de propager des maladies infectieuses comme la légionellose, une maladie létale malgré le traitement antibiotique dans 5 à 10% des cas. Non seulement il est irresponsable de gaspiller des centaines de litres d’eau potable en été mais le réchauffement climatique provoque des températures de plus en plus élevées. Il y a un risque réel que les brumisateurs devront être arrêtés à cause d’un manque d’eau. Le projet durera au moins 10 ans et mettra gravement en danger notre santé. On estime entre 1 et 2% l’augmentation de décès par 10 microgrammes d’augmentation de PM10 dans l’air.
