Le pôle s’est placé sur le billot, la tête de la planète s’apprête à couler dans un océan de pétrole. La banquise est à l’agonie, les ours peupleront les zoos. Aquatis devra investir dans un bac à baleines.
Esso, Shell, Total, Gazprom ont cessé de passer des nuits blanches, hantées par la perspective du pic, la fin des réserves d’or noir, la mort de leur fonds de commerce. Les majors voient désormais la vie en rose. De nouvelles plates-formes peupleront l’océan du nord, elles assureront l’avenir du pétrole jusqu’à la nuit des temps.
Au début du mois, il incombait au Conseil de l’Arctique de délibérer pour sauver le frigidaire du monde. Hilares sur la photo officielle, les délégués, russes et américains en tête, se sont séparés sans trouver de solutions. La protection de l’environnement justifiait la création de cette institution en 1991. L’échec de la réunion devrait aboutir à sa dissolution, dans les faits. Ce serait beaucoup plus honnête, pourquoi jouer à cache-cache avec la pauvre Greta?
Les jeunes défilent pour le climat mais l’agonie du Conseil de l’Arctique n’a pas fait la une des médias. Cherchez l’erreur.
Christian Campiche
