Deux ans après, le FIFF a retrouvé son charme


PAR ANDREA DUFFOUR

Le pari est  réussi : décaler le traditionnel rendez-vous annuel de mars en juillet pour pouvoir se retrouver enfin –  après plus de 2 ans  – de nouveau en présentiel ! 

Malgré le beau temps et les terrasses alléchantes, les fidèles du Festival international du film de Fribourg (Fiff) se sont retrouvés du 16 au 25 juillet dans les salles obscures, devant des écrans géants – enfin !

L’émotion et l’enthousiasme étaient palpables.

33 000 entrées

Après les 14 500 élèves qui ont pu découvrir des films en mars, près  de 33’000 entrées pour cette 35e édition.  Le Certificat Covid n’était pas demandé – mais les distances confortables et toute la sécurité garantie sans gâcher la joie des festivaliers.  Le Fiff a retrouvé son charme. Ce festival unique, international et familial, où on s’adresse à des inconnus  et où on applaudit spontanément, même après des films des années 50 sans la présence du réalisateur, juste pour partager l’émotion et pour soutenir le choix de l’équipe du Fiff. La présence physique des réalisatrices et acteurs étrangers a par contre cruellement manqué.  D’autant plus le public a apprécié la masterclass sur le cinéma mexicain,  généreusement offerte par le stimulant et intarissable géant mexicain Guillermo del Toro (photo) qui mérite un article en soi. 

L’âme du FIFF

Un hommage a été rendu aux fondateurs du FIFF durant le discours d’ouverture, les directeurs ont défilé mais le cœur et l’envie de découverte est restée, ce qui se traduit dans le choix des films qui portaient sur l’Afrique,  l’Asie,  le Moyen Orient, l’Amérique latine, les Balkans,  etc. avec un focus sur la cinématographie extrêmement riche du Mexique, mais aussi toute une section dédiée au Rwanda, des perles sur le Liban et la Palestine proposées par la jeune rappeuse libano-suisse Karin Guignard (aka la Gale) qui dans une rencontre rafraîchissante a partagé ses préoccupations au sujet de ces peuples, puis les films fétiches et l’échange avec Etienne Daho ou encore la table ronde au sujet de la naissance du cinéma du Rwanda en présence de ses autorités. Tout ce beau mélange enrichi avec des perles de vieux films classiques pour les cinéphiles des années 50 ou 70, ou avec les sessions de minuit pour un jeune public plus friand de frissons.

Revoir des films 

Comme chaque année, les absents auront eu tort mais il trouveront sur le site du fiff les occasions pour revoir certains films, notamment les films primés qui sont encore une fois projetés le lendemain de la cérémonie de clôture, ou la diffusion en ligne d’une quinzaine de films sur la plateforme Festival Scope pendant les deux semaines qui suivent le festival ainsi que la diffusion de certains films dans les salles de cinéma en Suisse ces prochains mois, sans oublier des projections en août au cinéma open air de Charmey et au Numerik Games Festival d’Yverdon-les-Bains.

Les films primés : 

Bad Christmas de Gastón Portal (Argentine, Uruguay), touchante comédie noire avec de l’humour et une bonne analyse sociétaleremporte le Prix spécial du Jury.

Quo vadis, Aida ? de Jasmila Žbanic, une critique sur l’inactivité et inutilité de l’OTAN,  portée par une actrice bouleversante, remporte deux prix adorés des cinéastes : 
le Prix du Jury des jeunes COMUNDO et le Prix du public.

La Nuit des Rois de Philippe Lacôte (Côte d’Ivoire, France, Canada, Sénégal), long métrage ivoirien, une fable politique à la beauté shakespearienne a remporté le  Grand Prix 2021. 

Monsters Never Know de Yang Ming (Chine) gagne le Prix du meilleur court métrage international.

Rendez-vous pour la 36ème édition du FIFF :  18 au 27 mars 2022.

Tags: , , ,

Laisser un commentaire

Les commentaires sous pseudonyme ne seront pas acceptés sur la Méduse, veuillez utiliser votre vrai nom.

Mentions légales - Autorenrechte

Les droits d'utilisation des textes sur www.lameduse.ch restent propriété des auteurs, à moins qu'il n'en soit fait mention autrement. Les textes ne peuvent pas être copiés ou utilisés à des fins commerciales sans l'assentiment des auteurs.

Die Autorenrechte an den Texten auf www.lameduse.ch liegen bei den Autoren, falls dies nicht anders vermerkt ist. Die Texte dûrfen ohne die ausdrûckliche Zustimmung der Autoren nicht kopiert oder fûr kommerzielle Zwecke gebraucht werden.