L’amour est en manque d’amour

PAR CHRISTIAN CAMPICHE

J’ai ajouté une merveilleuse chanson de Stevie Wonder à mon répertoire de musicien: « Love’s in need of love today »: l’amour est en manque d’amour, aujourd’hui. Le titre date de 1974. « C’était dans une chambre d’hôtel à New York, par une froide journée de décembre 1974 », racontera le chanteur non-voyant américain pour en expliquer la genèse. « Mon épouse Yolanda était enceinte de notre fille Aisha. Ce que j’ai voulu dire, c’est que l’amour tout seul est un concept creux. L’amour doit se nourrir de l’amour».

Chasser la haine qui tourne autour de nous, avant qu’il ne soit trop tard! Ah, comme j’aimerais que nos gouvernants s’inspirent de la sagesse contenue dans cet hymne de paix. Qu’ils administrent nos destins en cessant de nous monter les un(e) contre les autres. Qu’ils relisent « Zizanion le terrible ». Ce personnage de Raymond Macherot avait fait le bonheur de mon imagination d’enfant dans le journal « Tintin ». Deux rongeurs de BD, Chlorophylle et Minimum, libéraient l’humanité des rats noirs dirigés par le méchant Anthracite. Eh bien, cette BD, son auteur me pardonnera post-mortem de la dédier à sa place aux Macron, Berset, Draghi et autres Biden, dont les mots et les actions par décrets liberticides interposés ne font qu’exacerber la défiance et l’agressivité.

La peur de la différence! Il paraît qu’il ne faut surtout pas évoquer le passé, comparer la situation actuelle à l’avant-guerre, à la montée des totalitarismes de toute sorte. Non, vous exagérez, mon vieux, vous dérapez dans des considérations de mauvais goût! Mais à quoi ressemble l’opprobre jeté sur une partie de la population, celle qui refuse la piqûre, comme on refusait autrefois d’abjurer sa foi pour adopter une autre croyance?

« J’ai ce voeu pour 2022: arrêtons de marcher sur la tête et commençons à réparer la trame du monde en tissant des liens nouveaux ». Dans le quotidien « La Liberté », l’ancien recteur du Collège St-Michel à Fribourg, Jacques de Coulon, cite également Kant: ce n’est plus un virus qui a isolé l’humain mais bien ce dernier qui s’est barricadé dans le ‘cher moi de l’individualisme’.

L’amour est en manque d’amour. Sur le disque de Wonder, le refrain revient en boucle pendant plusieurs minutes. Chantons avec lui, cette fois jusqu’à la fin de la crise actuelle. Et, pourquoi pas, jusqu’à la fin du temps. Le nôtre.